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Course contre la montre au Congrès américain pour un compromis budgétaire


Le Congrès américain le 22 janvier 2018.
Le Congrès américain le 22 janvier 2018.

Les parlementaires américains étaient engagés jeudi dans une course contre la montre pour éviter une paralysie de l'Etat fédéral en votant un compromis budgétaire qui ne fait pas l'unanimité chez les élus.

La journée doit être rythmée par plusieurs votes au Sénat et à la Chambre des représentants, au milieu d'intenses tractations pour convaincre les plus réticents avant minuit.


Sans vote, ce sera alors le "shutdown" : le gouvernement ne disposera plus de crédits et devra mettre au chômage technique des centaines de milliers de fonctionnaires, ce qui serait la seconde fois cette année.

Le chef de la majorité sénatoriale, Mitch McConnell, et son homologue démocrate, Chuck Schumer, ont trouvé mercredi un terrain d'entente sur les montants des budgets 2018 et 2019. L'accord mettrait fin au rythme de financements de court terme qui étaient devenus la norme et empêchaient le gouvernement de planifier à long terme ses dépenses et investissements.

Il offre au président Donald Trump la possibilité de tenir une des promesses de campagne, le gonflement du budget militaire, en augmentant le plafond de la dette jusqu'en mars 2019.

L'opposition démocrate a de son côté obtenu une augmentation comparable pour les portefeuilles non-militaires comme la lutte contre les opiacés, la couverture maladie des enfants pauvres ou les investissements dans les infrastructures.

Une aide de 90 milliards de dollars pour les Etats ravagés par les ouragans et incendies de l'an dernier fait également partie de l'accord.

Au total, la hausse pourrait atteindre 300 milliards de dollars, de source sénatoriale.

M. Trump a salué le compromis, affirmant mercredi sur Twitter qu'il était "trop important pour notre grande armée. Républicains et démocrates doivent soutenir nos soldats et soutenir cette loi !"

"Personne ne dira que c'est un accord parfait, mais nous avons tout fait pour trouver un terrain d'entente", a expliqué Mitch McConnell.

"Après des mois d'impasse budgétaire, cet accord sur le budget est une vraie percée", s'est aussi félicité Chuck Schumer.

- Huit heures de discours -

En attendant, il faut parer au plus pressé : éviter un nouveau "shutdown" jeudi à minuit. Le dernier avait bloqué le gouvernement pendant trois jours le 20 janvier et gâché le premier anniversaire de l'arrivée de M. Trump à la Maison Blanche.

Lire aussi : Le "shutdown" plombe le premier anniversaire de Trump au pouvoir

Le Congrès veut ainsi voter six semaines de crédits, jusqu'au 23 mars, afin de donner du temps aux élus pour transcrire l'accord budgétaire en proposition de loi.

L'accord doit être voté au Sénat, où il devrait avoir les 60 voix nécessaires sur 100, puis à la majorité simple par la Chambre des représentants, où il n'est pas sûr de passer malgré une large majorité républicaine.

Les républicains grincent des dents car la proposition ne mentionne pas le financement du mur frontalier du Mexique promis par M. Trump dans sa campagne contre l'immigration clandestine, tandis que les démocrates grondent car il n'aborde pas la régularisation à terme des centaines de milliers de clandestins appelés "Dreamers" (rêveurs).

Lire aussi : Le programme Daca pour les jeunes immigrés "probablement mort"

Ces jeunes, entrés illégalement dans le pays alors qu'ils étaient enfants, étaient protégés de toute expulsion par le programme Daca, créé en 2012 par l'ancien président Barack Obama. Donald Trump a abrogé le décret de son prédécesseur et a donné au Congrès jusqu'au 5 mars pour trouver une issue législative.

La cheffe des démocrates à la Chambre, Nancy Pelosi, a prévenu qu'elle voterait non si un débat sur l'immigration n'était pas mis à l'ordre du jour. Battant un record de durée, elle s'est exprimée mercredi dans l'hémicycle pendant huit heures et sept minutes sans discontinuer, debout, lisant des témoignages de "Dreamers".

Sans compter que le relèvement du plafond de la dette reste un sujet explosif, notamment pour les conservateurs.

Avec AFP

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