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Compromis budgétaire au Sénat pour éviter la paralysie


Mitch McConnell après avoir annoncé au Sénat un accord budgétaire de près de 400 milliards de dollars sur deux ans, à Washington, le 7 février 2018.
Mitch McConnell après avoir annoncé au Sénat un accord budgétaire de près de 400 milliards de dollars sur deux ans, à Washington, le 7 février 2018.

La majorité républicaine et l'opposition démocrate du Sénat américain ont scellé mercredi un accord budgétaire de long terme, qui vise à écarter le risque d'une paralysie fédérale jeudi soir. Mais les parlementaires ont remis à plus tard la question épineuse de la régularisation des clandestins.

Le chef de la majorité sénatoriale, Mitch McConnell, et son homologue démocrate, Chuck Schumer, ont annoncé s'être mis d'accord sur les montants des budgets 2018 et 2019, mettant fin au rythme de financements de court terme qui était devenus la norme et empêchaient le Congrès de modifier en profondeur les priorités budgétaires des Etats-Unis.

"Personne ne dira que c'est un accord parfait, mais nous avons tout fait pour trouver un terrain d'entente", a déclaré Mitch McConnell dans l'hémicycle.


"Après des mois d'impasse budgétaire, cet accord sur le budget est une vraie percée", s'est félicité Chuck Schumer. "Cela mettra fin à un long cycle de crises de financement qui ont ralenti ce Congrès et nui à notre classe moyenne".

Mais cet accord doit encore être adopté par un vote des sénateurs, puis par la Chambre des représentants, où il n'est pas assuré que les conservateurs d'un côté, et une partie des démocrates fervents partisans d'une réforme migratoire de l'autre, l'approuvent.

Chuck Schumer estime avoir obtenu une victoire importante. Le compromis prévoit en effet une hausse des dépenses non militaires comparable à celle du budget du Pentagone. Education, santé et autres dépenses intérieures s'affranchiront de l'austérité imposée par les républicains au début des années Obama, tout comme la défense, priorité absolue du nouveau pouvoir.

Le chef démocrate a énuméré les milliards supplémentaires pour la lutte contre les opiacés, pour la santé des enfants, pour des investissements dans les infrastructures...

C'est à ce prix que les républicains ont obtenu de doper les dépenses militaires comme l'exigeait le président Donald Trump.

"Le compromis scellé donnera, pour la première fois depuis des années, les moyens à nos forces armées de défendre l'Amérique", a dit le sénateur McConnell.

- Débat migratoire à venir -

"Maintenant, il faut finir le boulot", a ajouté Chuck Schumer.

Le plus pressant est d'éviter une fermeture partielle des administrations en finançant l'Etat fédéral avant jeudi soir minuit.

Pour y parvenir, le Congrès veut voter six semaines de crédits supplémentaires, jusqu'au 23 mars, afin de donner du temps aux élus pour transcrire l'accord budgétaire en proposition de loi.

Mais les conservateurs de la Chambre protestent déjà contre la hausse importante des dépenses publiques annoncée.

Et, toujours à la Chambre, la chef démocrate Nancy Pelosi a prévenu qu'elle voterait non si un débat sur l'immigration n'était pas mis à l'ordre du jour.

Les deux dossiers --budget et immigration-- ont longtemps été liés par les démocrates, qui avaient menacé de mettre l'Etat fédéral à genoux si des centaines de milliers de jeunes sans-papiers n'étaient pas régularisés illico.

Lire aussi : Optimisme sur le budget et pessimisme sur l'immigration aux Etats-Unis

Ces jeunes, appelés "Dreamers" (rêveurs), étaient protégés de toute expulsion par le programme Daca, créé par l'ancien président Barack Obama. A partir du 5 mars, le gouvernement a prévenu qu'il ne renouvellerait plus les permis arrivant à expiration: près d'un millier de jeunes clandestins redeviendraient alors expulsables chaque jour.

Cette date-butoir a toutefois été remise en cause par la décision d'un juge fédéral de San Francisco, qui a ordonné à l'administration de continuer à renouveler les permis Daca. Le gouvernement a fait appel auprès de la Cour suprême.

Mais les deux dossiers ont finalement été séparés.

Pour l'instant, le débat sur l'immigration est seulement prévu au Sénat. Mitch McConnell a promis de permettre à chaque faction de soumettre ses propositions à un vote. Rien n'indique qu'une loi accouchera de ce processus ouvert.

Le plan Trump, qui inclut une réduction du rapprochement familial et le financement d'un mur frontalier avec le Mexique en échange de la régularisation de 1,8 million de clandestins, ne devrait pas recueillir suffisamment de voix pour être adopté... mais on ignorait si les nombreuses autres propositions en concurrence, souvent préparées par des élus des deux partis, pourraient atteindre la barre requise des 60 voix sur 100.

Selon le démocrate Chuck Schumer, cette bataille sénatoriale aura lieu la semaine prochaine.

Avec AFP

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