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Miliciens et pêcheurs clandestins nuisent à la pêche dans l'Est de la RDC


Quelques vendeurs de poissons aux abords du Lac Édouard pour chercher les poissons à vendre en gros dans les marchés environnants. Le 11 Avril 2022. Zanem (Photo Nety Zaidi/ VOA Afrique.)
Quelques vendeurs de poissons aux abords du Lac Édouard pour chercher les poissons à vendre en gros dans les marchés environnants. Le 11 Avril 2022. Zanem (Photo Nety Zaidi/ VOA Afrique.)

Les arrestations des pêcheurs congolais par la marine ougandaise sur le lac Edward ont sensiblement diminué depuis le début des opérations d'assainissement de ces eaux par les forces navales de la RDC. Mais les poissons sont toujours moins nombreux à cause des miliciens et des pêcheurs illégaux.

Dans l'un des fumoirs du village de Lunyasenge, sur la côte ouest du lac Edward, dans le territoire de Rutshuru, Jean de Dieu Kambale et ses collègues fument du poisson destiné à être exporté vers les grandes villes de la province su Nord-Kivu.

Auparavant, il fumait un millier de poissons par jour. Mais sa production se limite désormais à quelque 200 pièces par jour en raison de l'insécurité causée par les pêcheurs clandestins, en complicité avec les miliciens Mai-Mai.

"Nous avons la capacité de fumer entre trois cents et mille pièces par jour. Mais actuellement, nous arrivons à peine à atteindre cent pièces. Mais aujourd'hui nous espérons que le lac sera encore plein de poissons, compte tenu des opérations militaires qui sont en cours. Nous aimerions que ces opérations se déroulent en même temps sur l'étendue du lac", regrette-t-il.

A Kyavinyonge, à environ 40 kilomètres plus loin, en territoire de Beni, la situation semble être plus ou moins calme. Kakule Kamukondo gagne sa vie grâce à la pêche. L'activité lui permet également d'apporter l'assistance financière nécessaire à ses deux enfants qui poursuivent leurs études ailleurs dans la province.

"J'ai deux enfants. L'un est en troisième année et l'autre en deuxième année dans la ville de Butembo. Ils y étaient allés pour les vacances et ont voulu y rester pour les études. Ce sont tous des garçons" révèle-t-il.

La diminution du nombre de poissons dans le lac Edward se justifie par la présence active des miliciens Maï-Maï dans les zones environnantes mais aussi par l'utilisation de matériels interdits par la loi sur la pêche.

" Il y a quelques pêcheurs illégaux qui continuent à détruire l'écosystème, mais néanmoins nous sommes déterminés à les traquer. Aujourd'hui, nous venons d'arrêter et de réduire en cendres plus ou moins 60 filets interdits et 45 pirogues, afin de les pousser à arrêter leurs pratiques, bref de les décourager", lance le capitaine de vaisseau Amisi Wanyata, commandant de la 33ème base navale située à Vitshumbi.

Satisfaction pour la fédération des comités des pêcheurs individuels (FECOPEILE), dont les membres ont été attaqués à plusieurs reprises par les miliciens de Mai-Mai.

"Nous sommes très heureux car nous avons décrié à plusieurs reprises la présence des miliciens Mai-Mai qui harcelaient, pillaient et tuaient les pêcheurs. En plus de cela, ils soutenaient la pêche illégale et d'autres crimes, notamment la carbonisation des braises à Tshanika. Depuis que les opérations de traque de ces groupes armés ont commencé, les pêcheurs commencent à travailler librement et nous pouvons nous rendre aux pêcheries sans crainte", confie Josué Mukura, secrétaire général de la FECOPEILE.

Le lac Edward est à la frontière entre l'Ouganda et la République démocratique du Congo, qui possède 71% de sa surface.

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