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Un ministre de Trump accusé d'avoir menti sur ses contacts passés avec l'ambassadeur russe aux Etats-Unis


Le procureur général Jeff Sessions prononce un discours lors de la réunion hivernale annuelle de l'Association nationale des procureurs généraux, le 28 février 2017, à Washington.
Le procureur général Jeff Sessions prononce un discours lors de la réunion hivernale annuelle de l'Association nationale des procureurs généraux, le 28 février 2017, à Washington.

Les turbulences de l'affaire russe ont atteint un autre pilier de l'entourage de Donald Trump, un ancien sénateur devenu ministre de la Justice, lui aussi accusé d'avoir menti sur ses contacts passés avec l'ambassadeur russe aux Etats-Unis.

Moins de deux jours après le discours du président américain au Congrès, ce nouvel épisode du scandale a relancé les appels de nombreux parlementaires à la nomination d'un procureur indépendant pour enquêter sur la campagne d'ingérence et de piratage attribuée à Moscou en 2016 dans le but d'aider Donald Trump à remporter la Maison Blanche.

Une telle enquête indépendante, sur le modèle de celle qui avait conduit à la tentative de destitution (impeachment) du président Bill Clinton en 1998, donnerait une ampleur sans précédent à l'affaire qui empoisonne le début du mandat du 45e président américain.

"Après avoir menti sous serment au Congrès au sujet de ses contacts avec les Russes, le ministre de la Justice doit démissionner", a déclaré Nancy Pelosi, chef de file des démocrates à la Chambre.
Nancy Pelosi, chef de file des démocrates à la Chambre

Jeff Sessions, ancien sénateur de l'Alabama, a confirmé avoir rencontré l'ambassadeur Sergueï Kisliak lors d'un discours en juillet puis personnellement dans son bureau au Congrès en septembre, comme l'a révélé mercredi soir le Washington Post. Mais il a affirmé que les rendez-vous avaient eu lieu dans le cadre de ses fonctions de sénateur, pas de conseiller de Donald Trump.

- 'Attaque des démocrates' -

Or M. Sessions avait déclaré sous serment devant le Sénat, lors de son audition en janvier pour être confirmé dans ses fonctions, qu'il n'avait "pas eu de contacts avec les Russes".

"Je n'ai jamais rencontré un Russe pour discuter d'une campagne politique", a-t-il déclaré jeudi matin à la chaîne télévisée NBC.

La Maison Blanche a confirmé les rencontres de M. Sessions mais affirmé qu'il n'avait rien fait de répréhensible.

"M. Sessions a rencontré l'ambassadeur en sa qualité officielle de membre de la commission des Forces armées au Sénat, ce qui est entièrement cohérent avec son témoignage", a affirmé un responsable de la Maison Blanche ayant requis l'anonymat.

Ce n'est qu'une nouvelle "attaque des démocrates contre l'administration Trump", a-t-il souligné.

A Moscou, le porte-parole du Kremlin a dit n'être pas au courant de ces éventuels rendez-vous, mais souligné que c'était "le travail de l'ambassadeur d'avoir le plus de rencontres possible, y compris avec des représentants du pouvoir exécutif et législatif du pays", a déclaré Dmitri Peskov.

La position sensible de Jeff Sessions est au coeur du problème.

Je n'ai jamais rencontré un Russe pour discuter d'une campagne politique", a-t-il déclaré jeudi matin à la chaîne télévisée NBC.
a déclaré le ministre de la Jsutice de M. Trump, Jeff Sessions, jeudi matin à la chaîne télévisée NBC

L'Attorney General supervise le FBI et donc l'enquête de la police fédérale sur les éventuels contacts entre des proches du milliardaire et des responsables russes.

- Récusation -

Ce volet a déjà fait tomber Michael Flynn, éphémère conseiller à la sécurité nationale du président, qui avait eu l'ambassadeur Kisliak au téléphone en décembre.

Jeudi matin, devant sa maison, l'ancien sénateur a déclaré à NBC: "j'ai dit que lorsque cela serait adéquat, je me récuserai. Il n'y a aucun doute à ce sujet".

La pression est déjà très forte, y compris venant de son camp.

Deux poids lourds républicains de la Chambre des représentants, Jason Chaffetz et Kevin McCarthy, l'ont appelé à déclarer qu'il n'aurait plus autorité sur l'enquête du FBI.

"Le ministre Sessions doit clarifier sa déclaration et se récuser", a déclaré Jason Chaffetz.

De nombreux démocrates et de plus en plus de républicains ont appelé à la nomination d'un procureur indépendant du ministère de la Justice pour faire la lumière sur toute l'affaire.

Lindsey Graham a suggéré sur CNN de nommer un "procureur spécial" s'il y avait "quelque chose que le FBI pense être criminel par nature".

"Je ne veux pas de chasse aux sorcières, mais je ne veux pas qu'on étouffe quoi que ce soit", a déclaré son collègue Marco Rubio sur la radio NPR.

Des membres de l'opposition démocrate vont plus loin en appelant à la démission immédiate du ministre.

"Après avoir menti sous serment au Congrès au sujet de ses contacts avec les Russes, le ministre de la Justice doit démissionner", a déclaré Nancy Pelosi, chef de file des démocrates à la Chambre.

Jeff Sessions, un ultra-conservateur de 70 ans qui a fait de la lutte contre l'immigration sa marque de fabrique, fut le premier sénateur à se rallier à Donald Trump pendant les primaires, en février 2016, à une époque où l'establishment boudait le candidat.

Des médias américains dont le New York Times et le Washington Post ont rapporté que le FBI enquête depuis des mois sur des contacts avec des responsables du renseignement russe avant l'élection du 8 novembre.

L'administration Obama a accusé officiellement Moscou d'avoir tenté d'intervenir dans la campagne pour discréditer Hillary Clinton. Le président Trump a nié toute collusion avec le Kremlin.

Avec AFP

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