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Pression militaire accrue sur l'EI en Syrie et en Irak


Un djihadiste de l'organisation Etat islamique à Tabqa, près de Raqa, le 24 août 2014. (REUTERS/Stringer)
Un djihadiste de l'organisation Etat islamique à Tabqa, près de Raqa, le 24 août 2014. (REUTERS/Stringer)

La pression s'accroît sur le groupe Etat islamique, confronté en Syrie à des offensives de l'armée syrienne soutenue par la Russie et d'une alliance arabo-kurde appuyée par les Etats-Unis, et en Irak à l'avancée de l'armée irakienne sur la ville de Fallouja.

En Syrie, l'armée gouvernementale soutenue par l'aviation russe a avancé lundi vers une ville clé pour le ravitaillement du groupe Etat islamique (EI), qui est également visé par une offensive séparée arabo-kurde appuyée par les Etats-Unis.

Les forces du pouvoir syrien se rapprochent de Tabqa (nord) où elles entendent laver l'affront que leur avaient infligé les djihadistes en massacrant 160 soldats après s'être emparés de leur base en 2014.

L'EI, qui compte entre 19.000 et 25.000 combattants dans les deux pays selon des estimations américaines, fait face à une double opération dans le nord de la Syrie.

Celle du pouvoir a permis à l'armée syrienne d'arriver à 25 km de l'aéroport de Tabqa et à 24 km du lac Assad, un large réservoir d'eau dans la vallée de l'Euphrate, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Tabqa est situé à une cinquantaine de km à l'ouest de Raqa, la capitale de facto du califat autoproclamé de l'EI.

Selon l'OSDH, la plus importante prison de l'EI, où auraient été incarcérés des otages occidentaux, se trouve à Tabqa, qui compte aussi des champs pétroliers vers le sud-ouest.

"Tout ceci fait de Tabqa un objectif militaire, économique et symbolique très important", a déclaré à l'AFP le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane.

La coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) est, elle, à 60 km au nord de Raqa et n'avance plus vers le sud car son objectif prioritaire est la prise de Minbej, une localité stratégique pour les Kurdes.

- Forte résistance -

Mais à Minbej, située dans la province d'Alep, les combattants kurdo-arabes font face à une forte résistance bien qu'ils encerclent la ville par le nord, le sud et l'est.

La tâche est d'autant plus difficile pour les troupes au sol que quelque 20.000 personnes résident dans cette localité et que la coalition conduite par les Etats-Unis veut éviter que ses avions ne commettent un bain de sang.

Minbej se situe sur l'axe que l'EI utilise pour faire transiter hommes, armes et argent de la frontière turque -- à une trentaine de km plus au nord -- vers son fief de Raqa.

Les FDS, dominées par les Kurdes, sont parvenues depuis le 31 mai à s'emparer de 42 villages et fermes de la région aux mains des djihadistes et à surveiller le principal axe de ravitaillement des djihadistes entre Minbej et Raqa.

- 'Coordination informelle' -

La concomitance de ces offensives contre l'EI soulève la question d'une coordination entre Moscou et Washington.

"C'est clair qu'il y a une coopération entre la Russie et l'armée américaine. Il leur serait impossible de mener des raids dans la même région sans une coordination", a affirmé lundi à l'AFP une source du régime syrien.

Il existe, selon cette source, depuis plusieurs mois à Bagdad "une chambre d'opération militaire commune de lutte contre l'EI regroupant des officiers syriens et irakiens avec la coopération des Russes et des Américains pour coordonner les grandes opérations contre le groupe djihadiste".

Le Pentagone a rapidement démenti ces informations. Il n'y a pas de "coordination directe des activités sur le terrain" entre Washington et Moscou, a déclaré son porte-parole, Peter Cook.

La Russie "soutiendra activement" l'armée syrienne si celle-ci se trouve menacée à Alep (nord) et dans ses environs, a prévenu lundi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

"A propos de ce qui se passe à Alep et dans ses environs, nous avons prévenu les Américains. Ils savent que nous soutiendrons activement l'armée syrienne par les airs pour empêcher les terroristes de s'emparer de territoires", a-t-il déclaré.

"Nous sommes en contact avec les Américains tous les jours", "il n'y aura donc pas de surprise", a ajouté M. Lavrov.

En Irak, pris au piège de leur ville assiégée par les forces gouvernementales irakiennes, les civils de Fallouja tentent de fuir au péril de leur vie, mais les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) veulent les en empêcher pour les utiliser comme "boucliers humains".

Des djihadistes "nous ont tiré dessus alors que nous quittions la ville par le sud. Nous pouvions entendre les balles siffler au-dessus de nos têtes tandis que nous rampions dans les champs", a déclaré une femme de 60 ans trop effrayée pour dévoiler son nom.

D'autres rescapés ont raconté que des rafales de tirs s'abattaient sur eux alors qu'ils traversaient l'Euphrate sur des bateaux de fortune.

A Amriyat al-Fallouja, une localité à une vingtaine de kilomètres au sud de Fallouja, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) voit arriver tous les jours de nouveaux déplacés affamés et épuisés ayant fui les localités sous contrôle de l'EI.

Avec AFP

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