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Les voix républicaines anti-Trump se font plus rares après le décès de McCain


Le sénateur John McCain à Capitol Hill à Washington, le 27 juillet 2017.
Le sénateur John McCain à Capitol Hill à Washington, le 27 juillet 2017.

Le décès de John McCain, franc-tireur parmi les sénateurs républicains, laisse les élus de son parti sans successeur évident pour s'opposer au président Donald Trump.

L'ancien pilote de chasse n'avait pas hésité, en plus de 30 ans au Sénat, à franchir la ligne séparant les républicains et démocrates sur plusieurs sujets cruciaux, comme l'immigration ou la santé.

"Mal informé", "impulsif" : John McCain se permettait également de dénoncer en termes catégoriques la conduite de Donald Trump.

Sur le commerce, sur ses relations avec le président russe Vladimir Poutine, mais aussi sur son caractère, il n'était pas le seul parmi les sénateurs républicains à s'élever contre Donald Trump.

Mais, plusieurs des voix rebelles ont renoncé à se représenter aux élections parlementaires de novembre et quitteront le Sénat en janvier.


C'est le cas de Jeff Flake, sénateur de l'Arizona comme John McCain, et de Bob Corker, qui étaient allés en 2017 jusqu'à accuser Donald Trump d'être un "danger" pour la démocratie.

"Il n'y a peut-être pas de place pour un républicain comme moi" dans le parti actuel, avait lancé Jeff Flake en annonçant qu'il ne se représenterait pas le 6 novembre, lorsqu'un tiers du Sénat (35 sièges) et l'ensemble des sièges de la Chambre des représentants (435) seront en jeu.

Lundi soir dans l'hémicycle, il a encore rendu un hommage appuyé à John McCain : "Dans un contraste saisissant avec ce que l'ont fait désormais passer pour nos politiques, (John McCain) continue de guider ce que nous sommes et ce que nous pouvons être", a déclaré Jeff Flake. "Nous devons à sa mémoire d'au moins essayer de lui ressembler un peu plus".

- "Plus admiré par les démocrates ?" -

Avec le décès de John McCain samedi à 81 ans, d'un cancer du cerveau, la mue du Grand Old Party vers le "parti de Trump" semble pourtant bien se confirmer.

Car l'ancien magnat de l'immobilier reste très populaire auprès de la base du parti. Et peu sont ceux qui semblent prêts à s'attirer ses foudres à l'approche des élections parlementaires, lorsque les républicains joueront leur majorité à la Chambre des représentants, voire --même si les probabilités sont moins grandes-- au Sénat.

Déjà, le successeur de John McCain pourrait être plus conservateur. Il sera nommé par le gouverneur de l'Arizona, Doug Ducey, qui joue lui aussi son poste en novembre et fait face à un choix délicat.

"M. McCain était devenu à la fin de sa vie une figure qui divisait profondément les républicains, et peut-être plus admirée des démocrates au niveau national, à cause de ses critiques du président et les critiques que le président lui avait adressées", a analysé Kyle Kondik, expert en politique américaine à l'université de Virginie, lors d'une conférence de presse mardi.

"Il ne votait pas pour marquer des points politiques, il votait pour faire avancer la démocratie", a ainsi salué mardi le chef du parti démocrate, Tom Perez, dans une tribune.

Le gouverneur Ducey se retrouve face à un choix délicat: il pourrait nommer l'épouse du sénateur, Cindy McCain, avancent certains médias. Mais cette dernière est "probablement plus à gauche que son époux", remarque Kyle Kondik.

A l'inverse, s'il choisit un sénateur trop à droite, ce dernier pourrait avoir du mal à conserver son siège lorsqu'il sera en jeu en 2020.

- Pas de relève évidente -

Les républicains qui retournent au Sénat pour la première fois depuis son décès ne montrent en tout cas pas d'empressement à reprendre le flambeau anti-conformiste.

Tous les regards se sont rapidement tournés vers Susan Collins, sénatrice républicaine qui avait notamment voté, comme John McCain, contre l'abrogation du système de santé Obamacare voulue par Donald Trump.

"Peut-être que le décès de John va pousser les gens à travailler ensemble", a-t-elle espéré lundi soir. Mais elle ne semblait pas encore prête à assumer sa relève. "Je n'oserais pas ne serait-ce que commencer à me comparer à John McCain. Sa force et sa résistance étaient extraordinaires".

Le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, a commencé à rassembler mardi, de concert avec Jeff Flake, les signatures de sénateurs partisans de renommer l'un des bâtiments en son hommage.

John McCain sera inhumé dimanche après une grande cérémonie samedi.

Avec AFP

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