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Les Tchadiens dénoncent la lenteur dans la délivrance des documents administratifs


File d'attente des usagers des documents administratifs à N’Djamena, au Tchad, le 18 février 2020. (VOA/André Kodmadjingar).
File d'attente des usagers des documents administratifs à N’Djamena, au Tchad, le 18 février 2020. (VOA/André Kodmadjingar).

Lancée il y a environ un mois, l’agence nationale tchadienne des titres sécurisés peine à délivrer en un temps court, comme promis, les documents administratifs aux usagers. Les demandeurs des passeports et de cartes d’identité nationale éprouvent d’énormes difficultés à accéder à ces documents.

"Ils ont demandé d’aller d'abord verser l’argent à la banque, et ensuite tu viens te mettre en rang. Et pour avoir simplement la fiche tu peux passer toute une journée". C’est le cri d’alarme d’un demandeur de la carte d’identité nationale rencontré devant l’un des centres d’enrôlement de N’Djamena, la capitale tchadienne.

L’agence nationale des titres sécurisés peine à délivrer à temps
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Beaucoup sont dans la même situation. Certains quittent la maison tôt pour occuper une position plus avantageuse dans les rangs constitués. Mais là encore c’est peine perdue

"On vient à 2 heures du matin, espérant occuper une bonne place dans le rang mais, il y aura toujours plein de gens avant toi. D’autres par contre sont privilégiés. Ils peuvent avoir la fiche et se faire filmer le même jour", se plaint l'un des citoyens sur place.

"Je suis venu de très loin laissant mes enfants et maintenant j’ai fait deux semaines", a déclaré à VOA Afrique une infirmière venant de l’intérieur du pays.

Passeport tchadien, à N’Djamena, Tchad, le 18 février 2020. (VOA/André Kodmadjingar).
Passeport tchadien, à N’Djamena, Tchad, le 18 février 2020. (VOA/André Kodmadjingar).

Le directeur général de l’agence nationale des titres sécurisés, Fouyahta Moundaï, se veut rassurant. Pour lui, des démarches sont en cours pour accélérer le processus.

Il affirme que l’agence nationale des titres sécurisés est une grosse machine et on ne peut pas atteindre au premier démarrage la vitesse de croisière. "Mais nous sommes confiants que le système est à mesure de prendre en compte tout le monde", assure-t-il.

Le problème qui se pose en ce moment selon le directeur, c'est que les citoyens sont restés longtemps sans documents et il se trouve que tout le monde veut le document au même moment et cela crée des longues files d'attente.

M. Fouyahta Moundaï annonce également d’autres mesures pour pallier ces difficultés.

Fouyahta Moundaï, directeur général de l'ANATS, à N’Djamena, le 18 février 2020. (VOA/André Kodmadjingar).
Fouyahta Moundaï, directeur général de l'ANATS, à N’Djamena, le 18 février 2020. (VOA/André Kodmadjingar).


"Nous avons pris des dispositions, que désormais quand vous arrivez à la banque pour payer les frais afférents à l’établissement de titre que vous demandez, vous y trouvez directement la fiche. Nous sommes en train de multiplier les services en créant des nouveaux postes. En ce moment chaque centre que nous avons, dispose de cinq postes d’enrôlement. D’ici deux ou trois jours nous en aurons sept par centre", rassure-t-il. Pour lui, toutes ses souffrances ne seront qu’un mauvais souvenir dans les jours à venir.

Mais en attendant, d’autres usagers passent la nuit devant ces centres. Une stratégie qui semble être une solution pour certains.

"On était obligé de passer la nuit ici sous les moustiques et le froid. On a expliqué notre situation aux agents et ils ont fini par sortir les fiches", affirme un des usagers rencontrés.

Toutefois, les voleurs profitent de cette occasion pour arracher les téléphones portables et de l'argent des usagers qui passent la nuit à la recherche de ces documents.

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