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L'ONU réclame à Tunis l'abandon des accusations contre son expert arrêté en mars


Stéphane Dujarric, Porte-parole du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon
Stéphane Dujarric, Porte-parole du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon

L'ONU demande à la Tunisie "d'abandonner les accusations" d'espionnage portées contre son expert sur la Libye Moncef Kartas, détenu depuis le 26 mars et qui "doit être libéré immédiatement", a affirmé mercredi le porte-parole du secrétaire général des Nations unies, Stéphane Dujarric.

Après avoir étudié des documents judiciaires remis récemment par la Tunisie, l'ONU a conclu que l'immunité diplomatique octroyée par l'Organisation à ce Germano-Tunisien restait valide, a-t-il indiqué lors de son point-presse quotidien.

En conséquence, l'Organisation réclame que les "accusations portées contre lui soient abandonnées" et qu'il soit "relâché immédiatement", a insisté Stéphane Dujarric.

Le porte-parole a refusé de dire quelles étaient les accusations précises portées contre l'expert ni si la Tunisie avait réclamé une levée de son immunité, renvoyant vers les autorités tunisiennes.

Selon une source proche du dossier, "la Tunisie ne reconnaît pas l'immunité" octroyée par l'ONU à cet expert, en fonctions depuis 2016 au sein du groupe de spécialistes chargés par l'ONU d'enquêter sur les violations de l'embargo sur les armes imposé à la Libye.

Avec ce dossier, la Tunisie, candidate à un poste de membre non-permanent du Conseil de sécurité de l'ONU pour la période 2020-2021 "a un gros problème", estime cette même source.

Selon un diplomate, Tunis a déjà perdu la voix de l'Allemagne (membre non permanent du même Conseil depuis janvier). Si l'Union européenne suivait cette position lors de l'élection prévue le 7 juin à l'Assemblée générale de l'ONU pour renouveler cinq membres non permanents, il n'est pas acquis que la Tunisie, seule candidate au nom du groupe africain, l'emporte, précise ce diplomate.

Moncef Kartas a été arrêté le 26 mars à son arrivée à l'aéroport de Tunis. Le crime d'espionnage en Tunisie est passible de la peine de mort.

Selon son avocate, Sarah Zaafrani, "l'un des principaux éléments à charge est un appareil" trouvé en sa possession et "donnant accès aux données publiques concernant les vols d'avions civils et commerciaux".

Cet appareil, un RTL-SDR, soumis à une autorisation en Tunisie, lui servait "uniquement pour la surveillance du trafic aérien à destination de la Libye, afin d'identifier les vols susceptibles d'être liés à des violations de l'embargo sur les armes", a-t-elle expliqué.

L'ONU "reste très préoccupée par la poursuite de la détention" de Moncef Kartas et par l'enquête judiciaire qui le vise, a indiqué Stéphane Dujarric.

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