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L'opposition kényane demande à la Commission électorale de prendre son temps


Le leader de l'opposition kényane Raila Odinga en train de voter à Nairobi, Kenya, 8 août 2017. REUTERS/Thomas Mukoya
Le leader de l'opposition kényane Raila Odinga en train de voter à Nairobi, Kenya, 8 août 2017. REUTERS/Thomas Mukoya

La Commission électorale ne "devrait pas se précipiter à faire une déclaration" avant la fin de tout le processus conduisant aux résultats complets de l’élection présidentielle tenue mardi, a insisté un responsable de l'opposition au Kenya.

L'opposition kényane a demandé vendredi à la Commission électorale de ne pas précipiter l'annonce du vainqueur de l'élection présidentielle, le temps de vérifier plus avant des résultats dans lesquels elle affirme avoir décelé de nombreuses erreurs.

"Ils ne devraient pas se précipiter à faire une déclaration avant que le processus ait été achevé de manière satisfaisante pour toutes les parties, c'est absolument essentiel", a déclaré à la presse le numéro 3 de l'opposition, Musalia Mudavadi.

M. Mudavadi s'exprimait à Nairobi depuis le complexe abritant la Commission électorale (IEBC). Cette dernière avait laissé entendre que les résultats officiels de la présidentielle organisée le 8 août et opposant notamment le sortant Uhuru Kenyatta à l'opposant Raila Odinga, pourraient être officialisés vendredi.

Le candidat de l'opposition Raila Odinga ainsi que le vice-président William Ruto étaient d'ailleurs présents sur place.

La coalition d'opposition a par ailleurs demandé à l'IEBC de mettre ses serveurs informatiques à la disposition de toutes les parties prenantes, à savoir elle-même mais aussi le parti au pouvoir, les médias, etc...

"S'ils peuvent ouvrir ces serveurs et que nous les regardons tous, nous sommes prêts à accepter les résultats contenus dans ces serveurs", a assuré le sénateur James Orengo, un des leaders de l'opposition.

M. Orengo s'est dit certain que l'audit des données brutes contenues dans ces serveurs prouveront que des fraudes ont bien eu lieu et que M. Odinga est le légitime vainqueur.

"A ceux qui font monter inutilement la tension en disant que les résultats sont sur le point d'être déclarés, je peux dire que nous n'avons pas reçu cette indication de la commission", a-t-il ajouté.

Ces déclarations laissent maintenant à penser que la proclamation des résultats pourrait être à nouveau retardée. L'IEBC a jusqu'à mardi pour proclamer les résultats.

Le directeur exécutif de l'IEBC, Ezra Chiloba, avait juste auparavant indiqué que la Commission avait reçu les résultats de 288 des 290 circonscriptions du pays, et avait appelé à la patience.

La coalition d'opposition Nasa a semblé adopter un ton un peu plus conciliant, après avoir affirmé mercredi que le système de compilation des résultats de l'IEBC avait été piraté pour gonfler le score de M. Kenyatta, puis avoir demandé jeudi que M. Odinga soit déclaré vainqueur, sur la foi de résultats obtenus "de sources confidentielles au sein de l'IEBC".

Elle a donné l'impression d'avoir infléchi sensiblement sa stratégie pour se positionner sur un terrain plus juridique, en arguant que les résultats collectés sur le terrain ne correspondaient pas à ceux transmis électroniquement à l'IEBC.

M. Mudavadi a notamment observé que l'IEBC n'avait reçu que 29.000 procès-verbaux (formulaire 34A) provenant des bureaux de vote sur les plus de 40.000 attendus, et que certains d'entre eux provenaient de bureaux non officiellement répertoriés.

Quant aux résultats compilés au niveau des circonscriptions (formulaire 34B), "les équipes de vérification n'ont pas fini de vérifier ces documents", a-t-il affirmé.

"Quand ils (l'IEBC, ndlr) ont communiqué, ils ont donné l'impression que ce processus était fini, alors qu'en réalité il y a encore beaucoup de travail à faire", a-t-il insisté.

M. Orengo, l'un des hauts responsables de la Nasa, s'est montré plus spécifique encore en assurant que "dans certains bureaux, des votes ont été ajoutés au candidat de Jubilee (le parti de M. Kenyatta, ndlr) et enlevés à notre candidat".

Évoquant toute une série "d'irrégularités et de très sérieuses omissions ou fraudes", il a estimé que les résultats recueillis par transmission électronique et publiés par l'IEBC "ne pouvaient refléter complètement" ce qui est contenu dans les formulaires 34A et 34B.

Les résultats provisoires de l'IEBC créditent M. Kenyatta de 54,24% des voix contre 44,87% à M. Odinga, sur 99% des bureaux de vote dépouillés.

Avec AFP

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