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Compaoré et son gouvernement seront jugés "probablement en mars" au Burkina


L'ancien président du Burkina Faso Blaise Compaoré à Paris avec François Hollande, le 18 septembre 2012.
L'ancien président du Burkina Faso Blaise Compaoré à Paris avec François Hollande, le 18 septembre 2012.

Le procureur de la Haute Cour de justice a annoncé que l'ex-président burkinabè Blaise Compaoré et son dernier gouvernement seront jugés "probablement au mois de mars" pour leur implication présumée dans la répression de l'insurrection ayant provoqué la chute de Compaoré en octobre 2014.

"Les membres du gouvernement de l'ancien Premier ministre Luc Adolphe Tiao seront jugés probablement à la fin du mois de mars", a déclaré le procureur Armand Ouédraogo.

M. Compaoré, qui vit en exil en Côte d'Ivoire, est poursuivi en tant que ministre de la Défense. Il était à la fois président et ministre au sein de ce gouvernement.

"Sur les trente-quatre membres que compte (le dernier) gouvernement (de Compaoré), sept d'entre eux seront jugés par défaut (in absentia) parce qu'ils n'ont pas répondu aux convocations" des juges, a précisé M. Ouédraogo.

Dieudonné Zoungrana au micro de Bagassi Koura
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L'ex-président du parti de Compaoré, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Assimi Kouanda qui était directeur de cabinet de M. Compaoré et ministre d'Etat chargé des affaires présidentielles sera également jugé in absentia.

Les membres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré ont été inculpés pour "complicité d'assassinat" et "complicité de coups et blessures volontaires".

On reproche notamment aux ministres "d'avoir participé le 29 octobre 2014 à un conseil extraordinaire de ministres, la veille des manifestations, au cours duquel ils ont décidé ensemble de requérir l'armée pour réprimer les manifestants". "Au cours de ce Conseil des ministres, il a été décidé de prendre une réquisition complémentaire spéciale qui autorise l'armée à faire usage des armes pour maintenir l'ordre", a indiqué M. Ouédraogo.

Au total, 33 personnes ont été tuées lors de ces manifestations, selon des sources officielles.

Mais le gouvernement déchu de Compaoré est poursuivi pour complicité présumée d'assassinat de "sept manifestants" à Ouagadougou et pour "82" personnes blessées.

"Ils ne sont pas poursuivis pour tous les morts liés à l'insurrection populaire parce que tous les manifestants ne sont pas morts par balles et tous n'étaient pas à Ouagadougou", a expliqué M. Ouédraogo.

Seul le Premier ministre Tiao a été incarcéré pendant deux mois avant d'être libéré. Les autres ministres ont été inculpés et laissés en liberté avec interdiction de quitter le pays. Tous risquent la peine de mort.

En cas de condamnation, la justice burkinabè demandera l'extradition des exilés pour qu'ils rentrent purger leurs peines au Burkina, a précisé M. Ouédraogo.

La cour a abandonné fin septembre 2016 les poursuites pour "attentat à la Constitution" et "haute trahison" contre M. Compaoré.

Après quatre mandats successifs, Blaise Compaoré a tenté de se maintenir au pouvoir et de modifier la Constitution en 2013. Cette tentative avait marqué le début du soulèvement populaire, fatal à son régime.

Avec AFP

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