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Entre 5 et 20 ans de prison requis contre les soldats ayant voulu libérer les putschistes au Burkina


Les manifestants scandent des slogans contre la garde présidentielle à Ouagadougou, au Burkina Faso, 16 Septembre, 2015.
Les manifestants scandent des slogans contre la garde présidentielle à Ouagadougou, au Burkina Faso, 16 Septembre, 2015.

Le parquet militaire a requis lundi cinq à vingt ans de prison ferme contre les 27 soldats membres de l'ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'ex-garde prétorienne du président déchu Blaise Compaoré accusés d'avoir voulu libérer leurs collègues emprisonnés après le putsch raté en septembre 2015.

Le commissaire du gouvernement (procureur militaire), Alioune Zanré, a demandé 20 ans de prison pour 3 des 29 accusés (deux civils sont également sur le banc), notamment pour Cheick Alassane Ouédraogo, dit Ladji, présenté par l'accusation contre le marabout du groupe.

Les 29 personnes sont jugées depuis onze jours.

"Les accusés ici présents ont commis des actes qui, s'ils n'avaient été arrêtés à temps auraient jeté notre pays dans des lendemains incertains", a lancé le procureur.

Selon l'arrêt de renvoi, les accusés ont planifié de s'attaquer en décembre 2015 à un dépôt d'armes et à une prison pour libérer les généraux Gilbert Diendéré, l'ancien chef du RSP, et Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaire étrangères, ainsi que leurs camarades incarcérés dans le cadre du putsch manqué de septembre 2015.

Les avocats de la défense ont demandé à maintes reprises au tribunal de se déclarer incompétent et dénoncé un procès "inéquitable" contestant le versement dans le dossier de la retranscription écrite d'un enregistrement audio. Ils contestent non seulement le fait de n'avoir jamais eu accès à l'enregistrement mais aussi et surtout sa transcription par le juge d'instruction lui-même

Sur les 24 avocats, dix seulement ont pu plaider. Tous ont demandé l'acquittement de leurs clients.

"Nous sommes dans un procès inéquitable où toutes les parties n'ont pas les armes. Jusqu'à preuve du contraire, nous n'avons pas le fameux enregistrement qui a permis au commissariat du gouvernement d'embastiller nos clients depuis un an et de venir devant votre tribunal requérir qu'on les laisse périr en prison", a déclaré Me Arnaud Ouédraogo, avocat du soldat Bakary Sanou.

Sur le fond, un des accusés, le caporal Ouédraogo, a présenté une ligne de défense qui met en cause l'ancien Premier ministre de la Transition, Isaac Zida, presonnage controversé et ancien numéro 2 du RSP qui vit désormais en exil et doit être rayé des cadres de l'armée pour "désertion".

Selon le caporal, M. Zida aurait tendu un piège aux soldats après que ceux-ci ont refusé d'"éliminer physiquement" plusieurs personnages importants dont le général Diendéré, le général Bassolé et Salif Diallo, l'actuel président du Parlement, ancien baron du régime Compaoré avant de passer dans l'opposition.

Les plaidoiries des avocats prendront fin mercredi soir.

Avec AFP

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