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Lors du procès de militaires burkinabè, le principal accusé crie au "complot"


Le général Yacouba Isaac Zida fait une annonce aux médias à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 1er novembre 2014.
Le général Yacouba Isaac Zida fait une annonce aux médias à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 1er novembre 2014.

Le principal prévenu du procès des 27 militaires burkinabè accusés d'avoir projeté fin 2015 de libérer des collègues emprisonnés après un putsch raté, a déclaré mardi au tribunal être la "victime d'un complot" de l'ancien Premier ministre Isaac Zida exilé au Canada.

"Je suis tombé dans un piège. Je suis victime d'un complot monté par le général Yacouba Isaac Zida", s'est défendu à la barre le caporal Madi Ouédraogo.

"Courant juin 2015, il (Zida) nous a confié une mission clandestine d'aller éliminer des chefs militaires et des hommes politiques. Ce que j'ai refusé. C'est après ce refus que Zida a juré soit de m'éliminer soit de me faire croupir en prison. C'est pour cela que je suis devant vous", a-t-il poursuivi.

Le caporal Ouédraogo, dernier des 29 prévenus à être entendu, a affirmé que Zida avait demandé à lui et une quinzaine de ses camarades d'"éliminer physiquement" le général Gilbert Diendéré, ancien homme de main de l'ex-président Blaise Compaoré, Djibrill Bassolé, l'ex-chef de la diplomatie burkinabè de Compaoré, et Salif Diallo, l'actuel président du parlement, leur promettant "65 millions de francs CFA plus une villa" chacun.

Ancien numéro 2 du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'ex-garde prétorienne de Compaoré, Zida s'était emparé du pouvoir le 1er novembre 2014 au lendemain de la chute de M. Compaoré.

Après de fortes pressions des partis politiques, d'une partie de la société civile et de la communauté internationale, il avait cédé le pouvoir au bout de trois semaines à Michel Kafando, un diplomate à la retraite qui l'avait aussitôt nommé Premier ministre.

Le régime de transition avait pris fin après l'élection du président Roch Marc Christian Kaboré le 29 novembre 2015.

Le général Zida s'est exilé au Canada avec sa famille en décembre 2015. Accusé notamment de "désertion en temps de paix", il sera "rayé des forces armées nationales", a déclaré fin décembre M. Kaboré.

Au total 27 militaires, tous membres de l'ex-RSP, sont poursuivis devant le tribunal militaire de Ouagadougou pour "associations de malfaiteurs", "détention illégale d'armes à feu et de munitions" et "complicité".

Deux civils, un imam et son beau-fils, figurent également parmi les accusés. Ils risquent la peine de mort.

Selon le parquet, les accusés avaient planifié de s'attaquer à un dépôt d'armes de l'armée près de Ouagadougou et à la Maison d'arrêt et de correction des armées (MACA) pour libérer les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, ainsi que leurs camarades incarcérés dans le cadre du putsch manqué de septembre 2015.

Ils voulaient également attaquer des brigades de gendarmerie à Ouagadougou et un dépôt d'armes de l'armée situé près de la capitale.

Les prévenus projetaient entre autres en cas de réussite de leur projet d'exiger la reconstitution du RSP, dissout après son putsch manqué de septembre 2015.

Tous ont quasiment nié avoir eu de telles intentions.

Le procès se poursuit mercredi avec l'audition de deux témoins et la présentation des pièces à conviction.

Avec AFP

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