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Chasse contre les fonctionnaires fictifs à Brazzaville


Les agents de l'Etat pendant le recensement à Brazzaville en 2018, le 29 janvier 2019. (VOA/Arsène Séverin)
Les agents de l'Etat pendant le recensement à Brazzaville en 2018, le 29 janvier 2019. (VOA/Arsène Séverin)

Au Congo-Brazzaville, l'Etat engage à nouveau la chasse contre agents fictifs de la Fonction publique et tous ceux qui touchent des indemnités sans le mériter. Un recensement a démontré que plus de 4500 agents étaient dans cette situation.

Le gouvernement est à son énième recensement des agents publics en deux décennies. Comme toujours, les résultats ont été ahurissants : des milliers de faussaires tant dans le solde des civils et que des militaires. On dénombre 4.525 agents fictifs.

Gabriel Moussiengo, inspecteur général des services administratifs à la Fonction publique, revient sur ces comportements : "Nous savons aujourd'hui, qui a fraudé, qui a fait usage de faux diplôme ou d'un faux texte. Tous ces éléments sont déjà disponibles dans le rapport de recensement".

L'Etat relance sa lutte contre les agents fictifs
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Alphonse Ndongo, analyste économique, à Brazzaville en 2018, le 29 janvier 2019. (VOA/Arsène Séverin)
Alphonse Ndongo, analyste économique, à Brazzaville en 2018, le 29 janvier 2019. (VOA/Arsène Séverin)

Analysant les performances de la Fonction publique, l'économiste Alphonse Ndongo estime que ces antivaleurs constituent un frein dans le rendement des agents de l'Etat.

"Il n'est pas impossible que quelqu'un qui se fait prendre, comme c'était le cas du dernier recensement, revienne avec des justificatifs qui sont eux-mêmes falsifiés, pour être à nouveau intégré dans le fichier. En l'état actuel des choses, on ne peut même pas mesurer la productivité marginale d'un agent de la fonction publique congolaise. Ils viennent au travail quand ils veulent, et en partent qu'ils veulent aussi. Et pourtant, la masse salariale absorbe l'essentiel du budget de fonctionnement de l'Etat".

Finalement, le gouvernement a décidé de prendre le taureau par les cornes, à travers l'application d'une douzaine de mesures visant l'assainissement de l'administration publique, notamment déceler les 11.000 agents qui perçoivent illégalement des indemnités de fonction.

Le vice-premier ministre Firmin Ayessa, annonçant la rigueur dans l'assainissement de la Fonction publique, à Brazzaville en 2018, le 29 janvier 2019. (VOA/Arsène Séverin)
Le vice-premier ministre Firmin Ayessa, annonçant la rigueur dans l'assainissement de la Fonction publique, à Brazzaville en 2018, le 29 janvier 2019. (VOA/Arsène Séverin)

S'adressant aux agents chargés d'appliquer ces mesures, Firmin Ayessa, le vice-premier ministre chargé de la Fonction publique exhorte : "Je martèle ceci, simplement pour que nous tenions les délais. Nous avons été solennellement été interpellés par le président de la République, et vous devriez travailler à ce que les délais soient à la limite resserrés, parce que nous avons de la matière".

Les syndicats, généralement zélés dans la défense des intérêts des travailleurs, sont cette fois-ci d'accord, avec la démarché du gouvernement. Edouard Adzotsa, président de la Fédération du syndicat des journalistes. "Nous accompagnons l'Etat dans l'assainissement de la fonction publique. Il faut mériter ce que vous obtenez. Si vous n'occupez plus le poste, et qu'on continue de vous payer en tant que directeur ou chef de service , ça c'est malhonnête. Nous ne sommes pas contre ce toilettage".

Selon le dernier recensement, plus de 11.000 personnes perçoivent frauduleusement des indemnités, et que la situation des militaires n'a pas été révélée.

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