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Aucun signe de la vaste opération anti-clandestins promise par Trump


Des organisations communautaiplacent des messages d'alerte en prévision de la vaste opération anti-immigration promise par l'administration Trump, à Brooklyn, New York, États-Unis, 14 juillet 2019. REUTERS /
Des organisations communautaiplacent des messages d'alerte en prévision de la vaste opération anti-immigration promise par l'administration Trump, à Brooklyn, New York, États-Unis, 14 juillet 2019. REUTERS /

Donald Trump avait promis pour dimanche une vague de descentes de police pour interpeller des milliers de clandestins, mais aucune activité d'ampleur n'était signalée en milieu d'après-midi dans les grandes villes américaines concernées.

Des agents de la police de l'immigration (ICE) --distincte des polices ordinaires, municipales ou d'Etat-- étaient attendus dans les rues d'au moins dix grandes villes américaines pour arrêter quelque 2.000 personnes en situation irrégulière.

En fin de matinée, plusieurs chaînes, notamment CNN et Fox News, ont fait état du début des opérations, citant des sources anonymes au sein de cette force mais, sur le terrain, aucune opération d'importance n'était rapportée.

De nombreux militants patrouillaient pourtant dans les rues de plusieurs grandes métropoles pour documenter toute arrestation et conseiller tout sans-papier interpellé.

"Aucune activité pour l'instant", a déclaré Bill de Blasio, maire de New York, lors d'un point de presse en milieu d'après-midi. "C'est très difficile d'organiser votre vie autour des annonces de Donald Trump", a lancé le candidat à la primaire démocrate pour la présidentielle de 2020.

Le maire a indiqué que trois descentes avaient été signalées samedi. "Dans aucun de ces cas les agents de l'ICE ont pu trouver l'individu qu'ils recherchaient", a-t-il précisé.

Interrogé plus tôt sur Fox News, le directeur par intérim de la police migratoire Matthew Albence avait refusé de donner des précisions sur les opérations programmées dimanche.

Le spectre de cette vague d'interpellations s'annonçait déjà beaucoup plus réduit que les "millions" prédits par Donald Trump en juin à l'aube d'une opération finalement repoussée mais l'inquiétude, elle, était la même chez tous ceux susceptibles d'être visés.

D'autant que, selon plusieurs médias, les autorités chargées de l'immigration comptaient également expulser des clandestins arrêtés pendant une descente mais ne figurant pas initialement sur la liste des personnes recherchées.

"Cette incertitude, cette peur, font des ravages, c'est incontestable", a déclaré Lori Lightfoot, maire démocrate de Chicago, sur CNN. "Cela traumatise les gens."

- "Coup politique" -

Certains édiles, au relais d'associations de défense des droits humains, avaient publiquement rappelé leurs droits aux personnes en situation irrégulière et les avaient invitées à les exercer, le cas échéant.

"Si vous craignez d'être expulsé, restez chez vous dimanche, ou déplacez-vous en groupes", avait prévenu samedi Keisha Bottoms, maire d'Atlanta, sur CNN. "Si quelqu'un frappe à votre porte, n'ouvrez pas, s'il-vous-plaît, à moins qu'il n'ait un mandat."

"C'est un coup politique pour convaincre beaucoup de gens qu'aux Etats-Unis, les problèmes viennent des immigrés", avait estimé jeudi Bill de Blasio, maire de New York, sur la chaîne MNSBC.

"Des millions de personnes font la queue pour devenir des citoyens de ce pays", a expliqué vendredi le président américain. "Ce n'est pas juste qu'il suffise à quelqu'un de franchir la frontière pour obtenir la citoyenneté" américaine.

De nombreux conservateurs ont rappelé que l'administration démocrate de Barack Obama avait expulsé 409.849 personnes en 2012, contre 256.085 sous celle de Donald Trump en 2018.

"Ce ne sont pas des sans-papiers", a fait valoir sur CNN Ken Cuccinelli au sujet des personnes qui pourraient être interpellées dimanche. "Elles ont reçu une décision de justice, qui leur indique que leur dossier a été examiné et qu'elles doivent quitter le territoire. Ce sont ces gens-là qui sont concernés."

"Le gouvernement Trump n'est plus crédible sur ces sujets", a rétorqué Bill de Blasio sur CNN dimanche. "Ils s'en sont pris (par le passé) à des gens qui n'avaient commis aucun délit, qui n'étaient pas l'objet d'une procédure" d'expulsion.

Beaucoup s'inquiètent d'un nouvel afflux de clandestins arrêtés par les autorités alors que les centres de rétention sont déjà surpeuplés.

Les Etats-Unis sont, en effet, confrontés depuis plus d'un an à une crise migratoire à leur frontière avec le Mexique, franchie chaque mois par des milliers de personnes originaires d'Amérique centrale fuyant violence et misère dans leur pays.

Des dizaines de manifestations avaient été organisées vendredi et samedi dans tout le pays pour réclamer la fermeture des centres de rétention situés à la frontière.

Plusieurs médias américains ont fait état de centres où étaient détenus des enfants de moins de douze ans, sans leurs parents, dans des conditions d'hygiène inquiétantes.

Avec AFP

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