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Archipel d'art féminin pour la première biennale de Rabat


Visiteurs regardant le documentaire "475: briser le silence" de la réalisatrice marocaine Hind Bensari, Rabat, 28 mars 2013.
Visiteurs regardant le documentaire "475: briser le silence" de la réalisatrice marocaine Hind Bensari, Rabat, 28 mars 2013.

"Un instant avant le monde", la première biennale d'art contemporain de Rabat propose un archipel d'art féminin réunissant 63 artistes peintres, cinéastes, vidéastes, chorégraphes, performeuses et architectes.

"Il s'agit de faire œuvre de réparation en marquant la présence des femmes dans l'art", a expliqué le commissaire d'exposition franco-algérien Abdelkader Damani en présentant l'événement programmé jusqu'au 18 décembre dans une dizaine de lieux de la capitale marocaine.

Symboliquement, la grande exposition proposée au musée d'art contemporain s'ouvre par des images d'un concert en 1968 à Rabat d'Oum Kalthoum, reine de la chanson arabe. Avec ce souvenir, "il faut nous rappeler de nous au lendemain de nos indépendances", dit Abdelkader Damani qui a conçu cette première biennale entre "rupture et obsession de la mémoire", autour d'une "histoire commune" sans déterminisme géographique et sans prisme national.

Il faut traverser l'écran géant d'Oum Kalthoum pour accéder à la première salle du musée. Là, un crâne d'Homo sapiens vieux de 300.000 ans découvert au Maroc côtoie un tapis planisphère rouge plaçant le continent africain au cœur du monde et un keffieh de la résistance palestinienne brodé de cheveux de femmes - deux œuvres de Mona Hatoum, artiste née au Liban de parents palestiniens et installée à Londres.

Tout au long du parcours, les autres artistes invitées évoquent le corps, la révolte, la vie, la mort, dans une profusion de formes, de matières et de couleurs. Le tout "sans aucune censure", selon les organisateurs de la biennale. Pour cette biennale, mise sur pied par un encadrement très masculin avec une majorité d'artistes femmes, la ligne a été "sélection libre, expression libre et cartes blanches", comme le dit Abdelkader Damani.

"C'est une chance d'être là", souligne ainsi la Marocaine Khadija Tnana qui a été censurée l'an dernier par les autorités pour une installation baptisée "Kamasoutra" - des vignettes de dessins érotiques placées dans des talismans traditionnels "main de Fatima". Pour cette biennale, la peintre a conçu une "Origine du monde" très personnelle, en référence à l'œuvre contestée produite par le français Gustave Courbet en 1866.

Le programme prévoit aussi des projections de cinéma et des créations littéraires, avec une touche de Street Art dans un parc de Rabat, autour du graffeur américain Futura.

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