Des centaines d'enfants de la milice anti-Boko Haram "libérés" au Nigeria

La police présente des combattants présumés de Boko Haram à Maiduguri, dans le nord-est du Nigéria, le 18 juillet 2018.

Plus de 800 enfants enrôlés dans la milice civile d'autodéfense qui lutte avec l'armée contre le groupe jihadiste dans le nord-est du Nigeria, ont été "libérés", a annoncé l'Unicef dans un communiqué.

La Civilian Joint Task Force (CJTF) avait pris l'engagement il y a un an de ne plus recruter ni utiliser d'enfants, mais aussi de libérer tout mineur travaillant sous ses ordres, dans le cadre d'une feuille de route signée avec l'ONU.

"C'est une étape importante dans la lutte contre le recrutement et l'utilisation d'enfants, mais beaucoup d'autres restent dans les rangs d'autres groupes armés, qu'ils soient en situation de combat ou d'appui", a déclaré Pernille Ironside, représentante adjointe de l'Unicef au Nigeria.

"Nous appelons toutes les parties à cesser de recruter des enfants et à les laisser rester des enfants", a-t-elle plaidé.

Dans son rapport annuel de 2017 sur les enfants et les conflits armés, l'ONU avait affirmé qu'au moins 228 enfants, dont certains de moins de neuf ans, travaillaient pour la CJTF.

Mais depuis que le plan d'action commun a été signé l'an dernier, les responsables de la CJTF ont lancé un travail de recensement au sein de ses structures sur le terrain. Au total, selon l'Unicef, 1.469 enfants (1.175 garçons et 294 filles) ont été identifiés dans la seule ville de Maiduguri, la capitale du Borno (nord-est).

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Des vérifications sont toujours en cours pour les enfants identifiés qui n'ont pas encore été libérés, a précisé Abdullahi Hussaini, le coordinateur du plan d'action pour la CJTF et le gouvernement du Borno.

Ces enfants fournissaient notamment des renseignements ou assistaient les miliciens dans les patrouilles nocturnes et aux points de contrôle.

Depuis l'an dernier, l'Unicef affirme avoir accompagné la réintégration de quelque 8.700 enfants ralâchés des mains des différents groupes armés au Nigeria.

L'insurrection de Boko Haram a fait au moins 20.000 morts et plus de 2,6 millions de déplacés depuis 2009.

Les enfants ont été particulièrement touchés par le conflit, durant lequel enlèvements et recrutements forcés se sont multipliés, tout comme les attaques contre les écoles, symbole de l'éducation occidentale honnie par les jihadistes.

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Selon l'ONU, au moins 3.900 enfants ont été tués et 7.300 blessés dans le nord-est du Nigeria entre janvier 2013 et décembre 2016.

Boko Haram a également eu recours aux enfants à de nombreuses reprises pour commettre des attentats dans la région.

Avec AFP