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Washington demande au Kenya de s'attaquer à l'argent de la guerre au Soudan du Sud


Sigal Mandelker à Kampala en Ouganda, le 11 juin 2018.
Sigal Mandelker à Kampala en Ouganda, le 11 juin 2018.

Les États-Unis ont demandé mercredi au Kenya de mieux lutter contre les investissements sur son sol des riches élites sud-soudanaises, qui ont profité de la guerre civile ravageant leur pays depuis décembre 2013 pour s'enrichir.

La sous-secrétaire américaine au Trésor chargée du terrorisme et du renseignement Sigal Mandelker, en tournée en Afrique de l'Est, a regretté mercredi que des hauts dirigeants sud-soudanais puissent investir de l'argent acquis dans des conditions douteuses en toute impunité dans le secteur immobilier kényan.

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"Je veux être très claire : ceux qui profitent des violations des droits de l'Homme et de la corruption, qui s'en prennent aux pauvres et aux innocents, aux mères et aux enfants, doivent tenir compte de nos avertissements", a déclaré Mme Mandelker lors d'une conférence de presse à Nairobi.

"Nous nous assurerons qu'il y ait des conséquences, nous couperons votre accès au système financier des États-Unis et nous travaillerons avec nos partenaires dans cette région et ailleurs pour qu'ils fassent de même", a ajouté la responsable américaine, qui avait tenu des propos similaires en début de semaine en Ouganda.

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L'élite politique et militaire sud-soudanaise a été accusée par la fondation américaine The Sentry, co-fondée par l'acteur George Clooney, de s'être enrichie grâce à la guerre civile, en luttant pour le contrôle des abondantes ressources naturelles du pays, notamment le pétrole.

La fondation a notamment épinglé le président sud-soudanais Salva Kiir et son ancien vice-président devenu son ennemi à la tête de la rébellion, Riek Machar.

Mme Mandelker a précisé avoir rencontré au Kenya de hauts responsables gouvernementaux et du secteur bancaire pour leur demander d'être vigilants sur l'argent blanchi provenant du Soudan du Sud.

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Elle a en particulier demandé au Kenya d'interdire l'entrée du territoire aux personnalités sud-soudanaises figurant sur une liste noire établie depuis 2015 par les États-Unis, et de geler leurs comptes bancaires et saisir leurs propriétés.

"Nous ne voulons pas de l'argent de la corruption. Ceux qui profitent sur le dos d'individus détruits par des abus des droits de l'Homme n'auront plus accès au système financier international, parce que nous allons bloquer cet accès, que nous allons les exclure et que nous allons travailler ensemble pour éliminer cette abjecte quête du profit", a-t-elle insisté.

Le Soudan du Sud a obtenu son indépendance du Soudan en 2011 avec le soutien essentiel de Washington, qui reste son principal donateur, mais qui est de plus en plus mécontent de la gestion du gouvernement du président Salva Kiir.

Deux ans après la partition, le Soudan du Sud s'est enfoncé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts, près de quatre millions de déplacés et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Avec AFP

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