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Dix ans de prison requis contre un ancien deputé


La police gabonaise, patrouillant dans les rues après les manifestations post-électorales à Libreville, Gabon, 1 septembre 2016.
La police gabonaise, patrouillant dans les rues après les manifestations post-électorales à Libreville, Gabon, 1 septembre 2016.

Le tribunal correctionnel de Libreville a requis mardi soir dix ans de prison contre l'ancien député Bertrand Zibi Abeghe, accusé d'être impliqué dans les violences post-électorales d'août 2016 qui ont secoué le Gabon, a indiqué à l'AFP l'un de ses avocats.

"Le parquet a requis dix ans de prison, soit la peine maximale", a déclaré son avocat Charles-Henri Gey, joint par téléphone.

M. Zibi est notamment poursuivi pour "instigation aux actes et manoeuvre de nature à provoquer des troubles ou manifestations contre l'autorité de l'Etat", "instigation aux violences et voies de fait" et "détention illégale d'arme à feu".

Bertrand Zibi, député du parti au pouvoir (Parti démocratique gabonais, PDG) en avait démissionné avec fracas au cours d'une réunion publique en présence du président Ali Bongo Ondimba en juillet 2016. Une sortie très médiatisée, juste un mois avant la présidentielle du 27 août 2016 qui a abouti à la réélection contestée d'Ali Bongo.

Il avait été arrêté le 31 août 2016, au siège du candidat de l'opposition Jean-Ping, au moment des graves violences post-électorales ayant suivi la proclamation de la victoire du président sortant: manifestations, interpellations par centaines, Assemblée nationale incendiée, assaut des forces de sécurité contre le QG de Jean Ping.

"M. Zibi avait ensuite été transféré à la maison d'arrêt et n'en est plus jamais sorti depuis", avait affirmé la veille de l'ouverture du procès l'avocat à l'AFP. Mais "il est décidé à prouver son innocence devant les juges (...). Il a le moral d'un combattant, le moral d'un guerrier".

"M. Zibi est un personnage politique et les faits ont eu lieu à une période politique sensible, ce qui donne à ce procès une dimension politique", a estimé Me Gey, toutefois confiant dans la justice gabonaise pour qu'elle réussisse à "détacher les infractions des circonstances dans lesquelles les faits ont eu lieu".

Au cours des violences, le gouvernement avait fait état de trois morts. Une partie de l'opposition et de la société civile affirme avoir identifié une trentaine de morts et parle de disparus.

Petit pays pétrolier d'Afrique centrale, le Gabon est dirigé depuis 2009 par Ali Bongo Ondimba, qui se remet actuellement d'un accident vasculaire cérébral survenu fin octobre 2018.

Il avait succédé à son père, Omar Bongo Ondimba, qui était arrivé au pouvoir en 1967.

Avec AFP

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