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Victoire "historique" des conservateurs dans un bastion travailliste


Le Premier ministre britannique Boris Johnson et sa partenaire Carrie Symonds arrivent à Methodist Hall dans le centre de Londres pour voter aux élections locales du 6 mai 2021.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson et sa partenaire Carrie Symonds arrivent à Methodist Hall dans le centre de Londres pour voter aux élections locales du 6 mai 2021.

Les conservateurs de Boris Johnson ont salué vendredi une victoire "historique" après avoir ravi un bastion travailliste dans le Nord-Est de l'Angleterre, à l'issue d'élections locales à la valeur de test pour le pouvoir et l'unité du Royaume-Uni.

Le Parti conservateur a réussi à faire élire une députée à Hartlepool, pour la première fois en plus de cinquante ans dans ce bastion travailliste et pro-Brexit, infligeant un véritable camouflet au Labour et à son chef, Keir Starmer.

Cette victoire renforce les tories après leur prise, lors des législatives de 2019, du "mur rouge" travailliste, ces régions du Nord de l'Angleterre affectées par la désindustrialisation et favorables au Brexit.

Jill Mortimer qui succédera à l'élu sortant, démissionnaire en raison d'accusations de harcèlement sexuel, a recueilli plus de 15.000 voix, doublant presque le score de son adversaire travailliste et europhile.

Avant même les résultats officiels, un ballon géant représentant le Premier ministre Boris Johnson, bras et pouces levés en signe de victoire, avait été érigé devant le bureau de dépouillement.

Johnson "populaire"

Le dirigeant a passé sans encombre son premier test électoral depuis le raz-de-marée conservateur engrangé aux législatives et l'entrée en vigueur du Brexit.

"Ne l'oublions pas: Johnson a réalisé le Brexit, le Premier ministre est populaire parmi les électeurs ayant voté 'leave', le gouvernement tory a dépensé des sommes astronomiques durant la pandémie et a chapeauté une campagne de vaccination très réussie" contre le coronavirus, "et l'économie rebondit", a analysé sur Twitter Jane Green, professeur de sciences politiques à l'université d'Oxford.

Des éléments qui pèsent plus lourd que le très mauvais bilan de la pandémie (plus de 127.000 morts) et les récents scandales ayant mis en exergue les liens très proches entre pouvoir et intérêts privés.

Pour le chef de l'opposition travailliste Keir Starmer, c'est une humiliation et de mauvais augure pour son objectif de reconstruire le Labour avant les prochaines élections générales de 2024. Avec une ligne plus centriste que son prédécesseur Jeremy Corbyn, il avait promis de remettre le parti sur les rails en prenant la tête de la formation quelques mois après sa débâcle aux législatives.

"C'est l'illustration la plus spectaculaire que le parti a jusqu'ici échoué à se rapprocher des électeurs des classes ouvrières ayant voté 'leave'", a estimé John Curtice, un spécialiste des élections britanniques, sur la BBC.

Les appels au changement ont rapidement fusé chez les travaillistes. "Keir Starmer doit réfléchir à deux fois à sa stratégie", a tweeté la députée Diane Abbott.

"Nous reculons dans des zones où nous devons gagner. La tête du Labour doit urgemment changer de direction", a abondé son collègue Richard Burgon.

Indépendance écossaise

Cette élection partielle était organisée dans le cadre d'un scrutin local et régional en Angleterre, en Ecosse et au Pays de Galles, le plus important en près de cinquante ans, reporté d'un an en raison de la pandémie.

En Ecosse, où le Parlement régional est renouvelé, c'est l'avenir du Royaume-Uni qui se joue, les indépendantistes du Parti national écossais au pouvoir (SNP), formation de la Première ministre Nicola Sturgeon, espérant une large victoire pour ouvrir la voie à un nouveau référendum d'autodétermination. Les premiers résultats sont attendus samedi soir.

Boris Johnson s'y oppose fermement, estimant que la consultation de 2014 s'étant prononcée à 55% pour le maintien au sein du Royaume-Uni ne pouvait se produire "qu'une fois par génération".

Les partisans d'un nouveau référendum soulignent que le Brexit, auquel les Ecossais étaient opposés à 62%, a changé la donne.

Après des mois de sondages promettant une envolée du SNP et une majorité en faveur de l'indépendance, le SNP pourrait toutefois déchanter, des enquêtes plus récentes lui prédisant une victoire moins éclatante qu'espéré.

"Ca se joue vraiment sur le fil du rasoir", a reconnu jeudi Nicola Sturgeon.

En tout, 48 millions d'électeurs étaient appelés à renouveler quelque 5.000 sièges dans 143 assemblées locales en Angleterre, les Parlements gallois et écossais ainsi que 13 maires, notamment dans la capitale Londres.

A Londres, le travailliste Sadiq Khan, devenu en 2016 le premier maire musulman d'une grande capitale occidentale, est donné favori pour un deuxième mandat face à son principal adversaire, le conservateur Shaun Bailey.

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