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Une soixantaine d'agents radiés du CHU de Brazzaville


Le CHU de Brazzaville s'attaque aux agents fictifs et déserteurs, le 28 janvier 2020. (VOA/Arsène Séverin)
Le CHU de Brazzaville s'attaque aux agents fictifs et déserteurs, le 28 janvier 2020. (VOA/Arsène Séverin)

La direction du Centre hospitalier et universitaire (CHU) de Brazzaville a radié une soixantaine d'agents pour "abandon de poste". Ces agents qui avaient déjà leurs salaires coupés n'ont pas pu réunir les éléments requis pour justifier leur situation.

Cette opération a visé dans un premier temps une soixantaine d'agents, dont les infirmiers, les médecins et le personnel administratif ayant abandonné leurs postes depuis des années. La direction du CHU est entrée en contact avec certains de ces agents mais n'a pas été convaincue des raisons avancées par les concernés.

Dr Ulrich Judicaël Biez, le directeur général adjoint du CHU prône la fermeté et la rigueur, Brazzaville, le 28 janvier 2020. (VOA/Arsène Séverin)
Dr Ulrich Judicaël Biez, le directeur général adjoint du CHU prône la fermeté et la rigueur, Brazzaville, le 28 janvier 2020. (VOA/Arsène Séverin)

"Ils n'ont pas fait d'effort pour nous apporter les justificatifs. Toute la procédure a été épuisée et donc il était bon qu'on prenne la décision de les radier pour nettoyer notre fichier et ainsi libérer les postes", souligne Dr Ulrich Judicaël Biez, directeur général-adjoint du CHU de Brazzaville.

Mais pour les syndicalistes, ces radiations ne représentent rien par rapport aux attentes des usagers. C'est une mesure de "diversion", commente Victor Bienvenu, le responsable syndical du CHU. "Le bloc opératoire est fermé, le bloc d'accouchement est fermé, les services ne sont pas désinfectés, les consommables manquent partout... L'Etat a décidé de donner plus de 100 millions de francs CFA à un Canadien pour nous aider à redresser l'hôpital dans ces axes précis", affirme le syndicaliste.

Il tempête: "C'est une mesure de diversion. L'essentiel, à mon avis, est ailleurs. Le CHU vit les moments les plus sombres de sa vie".

La direction du centre hospitalier insiste qu'elle reste déterminée à débarrasser les effectifs des agents indésirables, et la prochaine vague de l'opération touchera le corps médical, prévient Dr Biez. "L'opération va toucher tout le monde et le corps médical ne sera pas épargné. Nous allons mettre en place un contrôle des présences et la productivité de chaque agent", annonce-t-il.

Dans les quartiers, les Brazzavillois saluent différemment les mesures en cours. "La direction a raison de dépoussiérer. On a comme l'impression que les gens qui y travaillent, on les a ramassés dans la rue, c'est-à-dire qu'ils n'ont aucune déontologie", dénonce Charlen Kinouani, un usager.

Roch Euloge N 'Zobo, un autre usager ajoute, dépité : "Sortir 60 personnes, c'est comme amuser la galerie. Tout le monde sait que la corruption s'organise à ciel ouvert au CHU".

Actuellement, une opération sur les faux diplômes a déjà mis en exergue plus de 150 situations douteuses, et les résultats sont vivement attendus dans la capitale congolaise.

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