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Un manifestant anti-ONU tué par balle à Beni, l'ONU veut "renforcer" son partenariat avec la RDC


Manifestations anti-ONu devant la Monusco à Beni en RDC le 25 novembre 2019.
Manifestations anti-ONu devant la Monusco à Beni en RDC le 25 novembre 2019.

Un manifestant a été tué par balle et cinq ont été blessés lundi à Beni, dans l'est de la République démocratique du Congo, lors d'une nouvelle journée de protestation contre la présence des Nations unies, a rapporté un journaliste de l'AFP sur place.

En visite en RDC, le chef des opérations de la paix des Nations unies, Jean-Pierre Lacroix, a estimé que les attaques anti-ONU de ces derniers jours avaient été "planifiées, organisées et financées". Il a ajouté qu'il fallait "renforcer" le partenariat entre l'ONU et la RDC face aux groupes armés.

Le corps d'un jeune homme a été conduit par des dizaines de manifestants vers l'hôpital de Beni, où sa mort par balle a été confirmée par un responsable de la morgue.

Il a été tué "à bout portant par un policier", a affirmé un des organisateurs de la manifestation, Germain Ndaliko.

"Le bilan n'est pas encore disponible", a pour sa part déclaré à l'AFP le chef de la police de Beni, Jean-Félix Kazingufu.

Au moins huit manifestants ont été tués depuis le 23 novembres dans des rassemblements contre l'ONU à Beni et la ville voisine de Butembo.

- Balles réelles -

Toute la matinée, la police et l'armée ont procédé à des tirs de sommation à balles réelles pour tenter de disperser des dizaines de jeunes qui scandaient des slogans hostiles à la Mission des Nations unies au Congo (Monusco).

"Il y a eu des tirs nourris parce qu'il n'y avait pas que des manifestants à disperser. Il y avait des personnes mal intentionnées qu'il fallait absolument empêcher de nuire", selon le chef de la police.

Les jeunes marchaient pieds nus, tenant des bâtons, a rapporté le journaliste de l'AFP. A l'appel des organisations de la société civile, une grève générale était respectée lundi à Beni.

Une journée "ville morte" était également organisée dans d'autres villes du Nord-Kivu, Butembo et Goma principalement.

Manifestants et organisateurs accusent les Casques bleus et les autorités d'inaction face aux massacres de civils dans la région.

- 100 civils tués en un mois -

Plus 100 civils ont été tués en un mois dans des tueries attribuées au groupe armé d'origine ougandaise Forces démocratiques alliées (ADF).

Une base onusienne a été saccagée à Beni lundi dernier par des manifestants. A quelques dizaines de km de Beni, quatre agents anti-Ebola ont par ailleurs été tués jeudi dans une double attaque armée qui n'a pas été revendiquée.

Toutes ces attaques "ont été prémédités, organisés et financés", a déclaré le secrétaire général adjoint des Nations unies, Jean-Pierre Lacroix, sur Radio France Internationale (RFI).

"Il ne faut pas qu'il y ait d'impunité. Il faut que les responsables à tous les niveaux soient démasqués et qu'ils puissent répondre leurs actes", a-t-il conclu.

En conférence de presse à Kinshasa, M. Lacroix a plaidé pour "renforcer" le "partenariat" entre la Monusco et les autorités congolaises, après une rencontre avec le Premier ministre, Sylvestre Ilunga, et le ministre de la Défense.

"Il y a déjà un travail de planification détaillé qui a été engagé avec l'armée congolaise", a-t-il dit. Les autorités congolaises ont annoncé il y a une semaine des opérations militaires "conjointes" avec la Monusco dans la région de Beni.

"Il y un travail sécuritaire qui est à faire, mais aussi de stabilisation au bénéfice de la population", a-t-il ajouté, évoquant des "contacts avec des partenaires du développement".

En RDC, M. Lacroix a aussi rencontré le chef d'état-major de l'armée samedi à Beni.

La situation dans l'est de la RDC a été évoqué dimanche par le pape François : "Aujourd'hui, nous prions pour la paix en RDC, où font rage des conflits, nourris également de l'extérieur, dans le silence complice de beaucoup", a-t-il déclaré.

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