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Ryad refuse une enquête internationale sur l'assassinat du journaliste Khashoggi


Le président de la commission des droits humains d'Arabie saoudite Bandar al Aiban lors de de l'Examen périodique universel de la situation des droits de l'homme en Arabie saoudite par le le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, Suisse, le 5 novembre 2018.
Le président de la commission des droits humains d'Arabie saoudite Bandar al Aiban lors de de l'Examen périodique universel de la situation des droits de l'homme en Arabie saoudite par le le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, Suisse, le 5 novembre 2018.

L'Arabie saoudite a réitéré jeudi devant l'ONU son refus d'autoriser une enquête internationale indépendante sur le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, en affirmant que son système judiciaire était tout à fait capable de traduire les coupables en justice.

Bandar Al Aiban, qui dirige la commission des droits humains d'Arabie saoudite, a déclaré devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève que son pays prenait toutes les "mesures requises pour résoudre ce crime haineux".

Il a souligné que tous les appels lancés pour "internationaliser" l'enquête "reviennent à s'ingérer dans nos affaires intérieures".

M. Al Aiban est venu à Genève pour présenter les réponses de son pays aux recommandations formulées en novembre devant le Conseil lors de l'Examen périodique universel (EPU) de la situation des droits de l'homme en Arabie saoudite, au cours duquel Ryad avait été sévèrement critiqué à la suite du meurtre du journaliste, détracteur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

La semaine dernière, 36 pays membres du Conseil des droits de l'homme ont publié à Genève une déclaration commune condamnant le royaume saoudien et exigeant une enquête "efficace, indépendante, impartiale et transparente" sur la disparition de Jamal Khashoggi, tué le 2 octobre 2018 au consulat saoudien d'Istanbul.

Les autorités saoudiennes avaient dans un premier temps affirmé ne pas savoir ce qu'il était devenu.

Elles ont depuis accusé des agents "incontrôlés" d'avoir tué le journaliste et le procès de 11 suspects s'est ouvert début janvier.

M. Al Aiban a dit au Conseil que la plupart des recommandations faites à Ryad lors de l'EPU en novembre dans l'affaire Khashoggi étaient déjà garanties par la constitution saoudienne.

Les suspects, a-t-il ajouté, "ont eu droit à un procès équitable, aucun de leurs droits humains n'a été violé et ils n'ont été soumis à aucune forme de torture ou de traitement cruel et inhumain".

Le responsable saoudien a précisé qu'il y avait déjà eu trois auditions et que les accusés ainsi que leurs avocats étaient présents.

Il a ajouté que "des représentants d'oganisations internationales et des ONG ont pu assister aux débats", mais n'a pas indiqué quelles organisations avaient été autorisées à être présentes au tribunal.

M. Al Aiban a toutefois martelé que l'Arabie saoudite ne peut pas accepter les recommandations réclamant que des experts internationaux participent à l'enquête et supervisent le procès.

"L'Arabie saoudite est un pays souverain. Une telle demande signifie que la communauté internationale a des doutes sur l'intégrité de notre appareil judiciaire et sur l'indépendance de notre justice", a-t-il conclu.

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