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La réinsertion des ex-combattants de la crise anglophone avance à petits pas


Des armes artisanales découvertes dans une cachette de séparatistes à Bamenda, le 29 mars 2021.
Des armes artisanales découvertes dans une cachette de séparatistes à Bamenda, le 29 mars 2021.

Le gouvernement camerounais réfléchit sur la question pendant que les jeunes repentis de la crise anglophone séjournent dans deux centres de désarmement, démobilisation et réintégration.  

Plusieurs opportunités de réintégration se présentent à ces ex-miliciens en fonction de la formation qu’ils reçoivent actuellement dans les centres régionaux de démobilisation, désarmement et réintégration à Bamenda dans la région du nord-ouest, l’autre à Buea, dans le sud-ouest du pays.

Plus d’une centaine d’ex miliciens anglophones communément appelés "Amba boys" y renouent avec la vie normale. "Ils vont être installés soit à leur compte soit en groupe, mais nous préférons qu’ils fassent des pôles de développement autour des centres qui sont en train d’être construits, ceux qui vont rapidement finir ces formations, nous allons tout faire pour les mettre sur le terrain", a précisé Fai Yengo Francis, coordonnateur du Comité national de désarmement, démobilisation et de réintégration

Les premiers repentis de la crise anglophone ont intégré les centres de démobilisation le 28 janvier 2019.

En février dernier, ils ont exprimé leur ras le bol dans les rues de Bamenda et à Buea à travers deux mouvements d’humeur. Au centre de leurs revendications, "l’obtention d’une allocation pour subvenir à leurs besoins quotidiens, les délais de séjour dans les centres, les meilleures conditions de vie et la délivrance des cartes nationales d’identité pour regagner la vie active", ont clamé ces jeunes ex -combattants.

Le Premier ministre Joseph Dion Nguté a ordonné le déblocage de la somme de 35 millions de francs CFA pour financer la réinsertion de 70 ex-combattants parmi les plus anciens du centre de Buea.

"Sur le terrain la paix n’est pas encore totale, donc nous faisons attention parce que si on lâche ces enfants vite, ils peuvent être des cibles", relève Fai Yengo Francis.

Mais, a précisé M. Fai Yengo lors des travaux de la deuxième session du comité, "la réintégration diffère d’une région à une autre, vu le statut des ex combattants, ils veulent faire pratiquement la même chose, l’élevage, l’agriculture, et peut-être d’autres métiers, comme l’informatique ou la menuiserie".

Un nouveau centre d’accueil multidisciplinaire de 1000 places a été construit et équipé pour les ex-miliciens de Bamenda. Les travaux de construction d’une infrastructure similaire ont été lancés le 20 mars dernier à Tiko, une localité de la région du sud-ouest.

"Le Chef de l’Etat a donné des instructions qu’on recrute prioritairement les jeunes de la commune de Tiko pour qu’ils travaillent dans le projet, ça va nous aider pour la vie économique de la ville de Tiko", a annoncé à l’occasion Peter Ikome Mesoso, maire de la ville.

Dans la région du nord-ouest, la réinsertion sociale des pensionnaires du centre de désarmement passe également par l’utilisation de cette main d’œuvre dans l’exécution de certains marchés publics.

"Les ex-combattants qui ont des compétences en construction, en menuiserie, en électricité nous ont aidés. Même dans le chantier du centre du Bataillon d’Intervention Rapide, beaucoup de nos ex-combattants ont participé aux constructions", se réjouit Sixtus Gabsa Nyugha, coordonnateur du centre régional de désarmement de Bamenda

Le comité national de désarmement, démobilisation et réintégration des ex-combattants de la crise anglophone et de Boko Haram a été créé en novembre 2019.

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