"Je compte sur les autres pays européens pour demander la même chose que la France, parce que ce que vit aujourd'hui la France, d'autres le vivront aussi", a déclaré la ministre à l'issue d'une réunion de plus de deux heures avec les représentants des pêcheurs.
"Cette mauvaise volonté de la part des Britanniques, elle ne va pas s'exprimer que sur cette question-là", a-t-elle poursuivi, évoquant des "sujets techniques", la question des "plafonds hors quotas" de pêche. "On voit bien que sur tous les sujets, les Britanniques traînent les pieds."
"On a tout intérêt à revenir au niveau européen" et à "demander ensemble à la Commission [européenne] de mettre en place les mesures de rétorsion prévues dans l'accord", a-t-elle martelé.
Dans la matinée, l'île anglo-normande de Jersey a annoncé l'octroi de 64 licences définitives à des bateaux français (contre 169 demandées par Paris) et le rejet définitif de 75 dossiers. La veille, Londres avait accordé 12 autorisations supplémentaires dans ses eaux, dans la limite des 6 à 12 milles nautiques de ses côtes (contre 87 demandées).
Des décisions jugées "totalement inacceptables et inadmissibles" par le gouvernement français.
L'accord post-Brexit, conclu in extremis à la fin de l'année dernière entre Londres et Bruxelles, prévoit que les pêcheurs européens puissent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à condition d'obtenir une licence, accordée s'ils peuvent prouver qu'ils y pêchaient auparavant. Mais Français et Britanniques se disputent sur la nature et l'ampleur des justificatifs à fournir.
Outre cette riposte souhaitée au niveau européen, Annick Girardin a indiqué que l'ensemble des ministres avaient été invités par le Premier ministre à "identifier les mesures de rétorsion françaises" possibles.
Elle a évoqué plusieurs pistes, sans en privilégier aucune: la "question énergétique", alors que les îles anglo-normandes sont dépendantes du continent, "l'accueil d'étudiants en France", "le ferroviaire", "les flux commerciaux".
La ministre a expliqué avoir demandé aux pêcheurs, très remontés, de lui "laisser 15 jours pour préparer toutes ces ripostes", répétant qu'il s'agissait avant tout de faire jouer la "solidarité européenne".