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Neuf arrestations à Dar es Salaam contre des manifestations


Le président tanzanien John Magufuli passe en revue les troupes militaires pour le 56e anniversaire de l'indépendance, à Dodoma, le 9 décembre 2017.
Le président tanzanien John Magufuli passe en revue les troupes militaires pour le 56e anniversaire de l'indépendance, à Dodoma, le 9 décembre 2017.

La police tanzanienne a indiqué avoir arrêté jeudi à Dar es Salaam neuf personnes qui tentaient de manifester contre le gouvernement du président John Magufuli, en réponse à un appel à descendre dans la rue largement ignoré.

Obéissant aux injonctions du gouvernement et en particulier du président Magufuli, la police avait menacé de sévir sans pitié contre toute personne qui répondrait à cet appel à manifester, lancé sur les réseaux sociaux par des activistes tanzaniens vivant dans des pays occidentaux.

Ces derniers avaient exhorté les Tanzaniens à descendre massivement dans les rues jeudi, date anniversaire de l'Union entre la Tanzanie continentale et l'archipel de Zanzibar, pour dénoncer "la dictature" du président Magufuli.

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Le chef de la police à Dar es Salaam, Lazaro Mambosasa, a indiqué jeudi à la presse que ses forces avaient "arrêté (dans la journée) neuf manifestants, parmi lesquels un étudiant d'université", alors que les cérémonies officielles marquant le 54e anniversaire de l'Union se poursuivaient dans la capitale administrative Dodoma (centre).

"L'étudiant portait une pancarte incitant d'autres personnes à manifester. Nous les avons arrêtés, lui et ses compagnons, et sommes en train de les interroger", a ajouté M. Mambosasa.

Jusqu'en milieu d'après-midi, la capitale économique Dar es Salaam offrait le visage d'une ville morte, ses rues habituellement bondées étant quasiment désertes.

"Nous avons préféré rester dans nos maisons, c'est plus sage. Vous savez que la police a juré de réprimer tout ce qui pourrait être interprété comme une manifestation. On ne veut pas courir le risque de se retrouver sur la trajectoire d'une balle réelle", a expliqué à l'AFP un habitant de la ville, qui a préféré garder l'anonymat.

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L'activité tournait également au ralenti dans les villes de province où des policiers en armes patrouillaient dans les rues, après s'y être livrées depuis le début de la semaine à des démonstrations de force dissuasives.

Mercredi soir, à quelques heures de l'anniversaire, des journaux locaux avaient fait état de l'arrestation pendant la journée, à travers le pays, de dizaines de membres de l'opposition, accusés d'inciter aux manifestations sur les réseaux sociaux.

Dans son discours à Dodoma, point culminant de l'anniversaire, le président Magufuli a averti que son gouvernement ne tolérerait aucune tentative, "venant de l'intérieur ou de l'étranger" et dont le but serait de mettre en cause l'union entre la Tanzanie continentale et l'archipel de Zanzibar.

Sujet presque tabou il y a quelques années, cette union est cependant de plus en plus critiquée, surtout par des ressortissants de l'archipel qui affirment qu'elle profite surtout la partie continentale du pays.

Avec AFP

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