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Michael Cohen, l'ex-avocat de Trump, dit sa "vérité" au Congrès sur son patron


L'ancien avocat personnel de Trump, Michael Cohen, quitte les lieux après son témoignage à huis clos devant le Comité du renseignement du Sénat, à Washington, le 26 février 2019.
L'ancien avocat personnel de Trump, Michael Cohen, quitte les lieux après son témoignage à huis clos devant le Comité du renseignement du Sénat, à Washington, le 26 février 2019.

L'ex-avocat de Donald Trump, Michael Cohen, a assuré mardi avoir dit "la vérité" lors de son audition devant une commission du Sénat, première étape d'un marathon au Congrès où il doit être interrogé sur les liens du président américain avec la Russie et la gestion de son empire immobilier.

"J'ai vraiment apprécié cette occasion de remettre les pendules à l'heure et de dire la vérité", a-t-il déclaré après avoir été entendu pendant huit heures, à huis clos, par la puissante commission sénatoriale du Renseignement.

M. Cohen s'est longuement expliqué sur sa précédente audition devant cette commission en 2017, selon CNN. Car il avait admis avoir menti aux sénateurs, notamment sur ses contacts avec des responsables russes au sujet d'un projet immobilier de M. Trump à Moscou en 2016.

L'ancien gardien des secrets de la famille Trump n'a apparemment rien à perdre. Il a été condamné en décembre à trois ans de prison pour fraude fiscale, parjure et infraction au code électoral. Il sera incarcéré le 6 mai.

L'avocat de 52 ans, qui proclamait il y a encore deux ans être prêt à "prendre une balle" pour son patron, est devenu un témoin à charge contre le président après avoir accepté de coopérer avec la justice.

Son conseil, Lanny Davis, avait indiqué la semaine dernière sur ABC qu'il allait détailler "ses expériences personnelles et de première main" concernant Donald Trump, dont certaines "font froid dans le dos".

Ses déclarations pourraient perturber le sommet entre M. Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, prévu mercredi et jeudi au Vietnam, sur la dénucléarisation de la Corée du Nord.

La porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, a par avance jeté le discrédit sur Michael Cohen, le qualifiant de "criminel qui s'est déshonoré".

"Il est risible de penser qu'on puisse croire un menteur condamné comme M. Cohen, et c'est pathétique de lui donner une nouvelle occasion de répandre ses mensonges", a-t-elle dit mardi depuis Hanoï.

- "Raconter ma version" -

Le deuxième acte, mercredi, est encore plus attendu. L'audition devant la commission de Contrôle de la Chambre des représentants, récemment repassée sous contrôle démocrate, sera publique et retransmise à la télévision.

Ce témoignage sera l'occasion "de raconter ma version aux Américains et je les laisserai décider qui dit la vérité", a dit Michael Cohen mardi soir.

Les élues de l'aile gauche du parti démocrate, comme Alexandria Ocasio-Cortez ou Rashida Tlaib, devraient poser les questions qui dérangent sur les finances de la Trump Organization, pour laquelle il a travaillé pendant dix ans, les déclarations d'impôts de Donald Trump, les comptes douteux de sa fondation ou un projet moscovite en pleine campagne présidentielle.

Sans oublier les 280.000 dollars qu'il a versés à deux femmes, Stormy Daniels et Karen McDougal, pour acheter leur silence sur leurs liaisons supposées avec le milliardaire.

Signe de la nervosité chez les partisans du président, le parlementaire républicain de Floride Matt Gaetz a adressé à Cohen un étrange message sur Twitter.

"Votre femme et votre beau-père sont-ils au courant pour vos maîtresses? Ce soir serait peut-être le bon moment pour cette conversation", a-t-il écrit, avant de se défendre de vouloir intimider le témoin.

Michael Cohen doit aussi témoigner jeudi devant la commission du Renseignement de la Chambre, de nouveau à huis clos, pour parler du sujet le plus sensible: les contacts entre l'équipe Trump et des Russes durant la campagne de 2016, et une éventuelle collusion pour battre Hillary Clinton que le président républicain et Moscou démentent fermement.

Il ne devrait en revanche pas s'exprimer sur l'enquête du procureur spécial Robert Mueller à laquelle il a collaboré, qui porte sur ces soupçons de collusion et d'entrave à la justice du président américain, et semble toucher à sa fin.

Ces auditions avaient été reportées plusieurs fois, Michael Cohen ayant affirmé avoir reçu des "menaces" contre sa famille après avoir regretté publiquement d'avoir couvert les "sales coups" et les "crimes" de son ex-patron.

Il a ainsi affirmé avoir payé les deux maîtresses présumées "à la demande" du président américain.

Il a aussi admis en janvier avoir payé pour truquer des sondages en ligne à l'avantage du milliardaire au début de la campagne présidentielle.

Avec AFP

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