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Le gouvernement togolais prêt au "dialogue", l'opposition dans la rue


Début de la marche au niveau d’Atikoumé, à Lomé, Togo, le 7 novembre 2017. (VOA/Kayi Lawson)
Début de la marche au niveau d’Atikoumé, à Lomé, Togo, le 7 novembre 2017. (VOA/Kayi Lawson)

Le gouvernement togolais a affirmé prendre "toutes les dispositions nécessaires" pour que s'instaure un dialogue avec l'opposition, après plus de deux mois de manifestations contre le pouvoir du président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005.

De nouvelles manifestations de l'opposition sont prévues mardi, mercredi et jeudi, faisant craindre de nouveaux épisodes de violence entre les manifestants et la police et l'armée.

Mais lundi soir, dans un communiqué lu à la télévision, le ministre de l'Industrie et du Tourisme Yaovi Attigbe Ihou a affirmé que le gouvernement prenait "les dispositions nécessaires pour l'ouverture, à Lomé, d'un dialogue avec l'ensemble de la classe politique togolaise".

Il a également dit espérer "que tout ceci conduira les partis politiques concernés à agir avec la plus grande retenue et responsabilité et à oeuvrer pour l'intérêt national par la sauvegarde de la paix et de la cohésion nationale".

Milliers de manifestants

Des milliers de personnes manifestaient mardi à Lomé contre le régime du président Faure Gnassingbé à l'appel de l'opposition togolaise.

"50 ans de dictature sanguinaire, ça doit finir" ou encore "Dénonçons le complot international contre le Togo", pouvait-on lire sur les pancartes des partisans de l'opposition, qui descendent en nombre dans les rues presque chaque semaine depuis la fin août.

Les Togolais se sont retrouvés dans la rue pour continuer la manifestations, comme l'indique la correspondante de VOA Afrique sur place.

Mardi matin, vers 8 heures, les rues étaient désertes, occupées par des militaires. Les écoles et les boutiques étaient fermées. Sokodè avait l’allure d’une ville fantôme.

Dans le cortège, l'un des principaux leaders de l'opposition, Jean-Pierre Fabre, a réagi à l'annonce faite la veille au soir par le gouvernement, affirmant prendre "toutes les dispositions nécessaires pour l'ouverture, à Lomé, d'un dialogue avec l'ensemble de la classe politique togolaise".

Les marches organisées en semaine avaient été interdites par les autorités le 10 octobre, mais l'opposition avait refusé de se plier à cette interdiction, qui a finalement été levée samedi.

Selon une source proche de la présidence togolaise, le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, a effectué dimanche une brève visite à Lomé pour s'entretenir avec son homologue togolais de la crise qui secoue le pays.

D'autres chefs d'Etats de la région, comme le Béninois Patrice Talon et le Guinéen Alpha Condé, ont également proposé leurs services de médiateurs ces dernières semaines, sans permettre jusque-là de réunir pouvoir et opposition à la même table.

"Depuis hier soir, l'armée est déployée dans les quartiers et pourchasse les jeunes activistes jusque chez eux", a affirmé le représentant local de l'Alliance nationale pour le changement (ANC, opposition), Ouro Akpo Tchagnaou. "Ils dispersent tout rassemblement dans les rues et utilisent des bâtons et des chaînes pour les bastonner".

L'opposition demande que le nombre de mandats présidentiels soit limité à deux et la démission de Faure Gnassinbgé, héritier d'une famille à la tête du Togo depuis 50 ans.

Le gouvernement compte organiser un référendum pour faire adopter une réforme prévoyant notamment cette limitation des mandats présidentiels, mais la mesure n'est pas rétroactive, permettant à M. Gnassingbé de se présenter aux scrutins de 2020 et de 2025.

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