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2.500 réfugiés burundais quittent un camp en RDC pour le Rwanda


Les réfugiés en train de quitter le camp de Kamanyola encadrés par les éléments de la Mission de l’ONU, en direction du Rwanda, Kamanyola, Sud-Kivu, RDC, 7 mars 2018. (VOA/Ernest Muhero)
Les réfugiés en train de quitter le camp de Kamanyola encadrés par les éléments de la Mission de l’ONU, en direction du Rwanda, Kamanyola, Sud-Kivu, RDC, 7 mars 2018. (VOA/Ernest Muhero)

Les demandeurs d’asile burundais établis provisoirement dans un camp de transit à Kamanyola, dans le Sud-Kivu en RDC, sont partis ce mercredi pour rejoindre le Rwanda voisin.

Certains habitants témoignent avoir vu ces réfugiés vider les camps mercredi dans l’après-midi et se diriger vers le Rwanda au poste frontière de Bugarama.

"Cela faisait deux mois qu'on était sans aucune assistance alimentaire ou autre de la part du HCR (Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés) ou des autorités congolaises, on vivait sous les menaces de nos voisins congolais et on craignait de se faire extrader vers le Burundi par les autorités congolaises", a expliqué à l'AFP Dionyse Nyandwi un porte-parole des réfugiés burundais.

Des sources proches de la Commission nationale pour les réfugiés (CNR) expliquent plutôt que le gouvernement congolais a pris, il y a peu, la mesure d’annuler le processus d’octroi du statut de réfugiés à près de 2.500 demandeurs d’asile établis à Kamanyola.

L’entrée du camp de transit pour réfugiés burundais à Kamanyola, dans le Sur-Kivu, RDC, 7 mars 2018. (VOA/Ernest Muhero)
L’entrée du camp de transit pour réfugiés burundais à Kamanyola, dans le Sur-Kivu, RDC, 7 mars 2018. (VOA/Ernest Muhero)

Une délégation de la CNR venue de Kinshasa, avec des juristes, devait se rendre sur place pour notifier aux réfugiés l’annulation du statut qu’ils demandaient, confirme sous anonymat notre source à la CNR.

>> Lire aussi : Des réfugiés burundais s'opposent à un enregistrement biométrique en RDC

L’annulation est liée entre autres au refus manifesté par ces réfugiés demandeurs du statut de se faire enregistrer biométriquement (empreinte digitale et capture de l’iris) explique notre source.

Sur VOA, le chef d’antenne intérimaire de la CNR d'Uvira, François Mangala, s’est refusé à tout commentaire mais a juste renseigné que les réfugiés ont quitté de leur propre gré et sans prévenir qui que ce soit.

M. Mangala ajoute qu’en novembre et décembre 2017 plusieurs missions de sensibilisation ont été tenues auprès de ces réfugiés par différents partenaires essayant de les convaincre de se faire enregistrer mais sans succès. La CNR était du nombre.

Les services de la direction générale de migration à Kamanyola confirment la traversée massive des réfugiés.

>> Lire aussi : Mouvements de colère contre l'insécurité dans l'est de la RDC

Notre source auprès de la CNR indiquent que plus de 40.000 autres réfugiés burundais soumis à l’exigence d’enregistrement biométrique à Lusenda et en territoire d’Uvira se sont, eux, conformés à la norme et gardent par conséquent leur statut de réfugiés jusqu’à ce jour dans leurs camps.

Il faut noter que les réfugiés burundais qui étaient en transit à Kamanyola se réclamaient de la secte "Zebiya" au nom de laquelle, ils se seraient opposés à cet enregistrement suivant leur croyance.

D’autres sources indépendantes dans la zone affirment que depuis le début de l’année, les conditions de vie de réfugiés étaient devenues difficiles.

Certains partenaires humanitaires ont progressivement interrompu leur appui aux réfugiés du camp de Kamanyola au motif que leur statut n’est plus clairement défini.

Ces sources ajoutent que même l’eau aurait été dernièrement coupée pendant quelques jours avant son rétablissement.

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