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Les populations nigérianes décrivent leur confinement


Le marché de Dutsé fermé au public, à Abuja, Nigeria, le 31 mars 2020. (VOA/Gilbert Tamba)
Le marché de Dutsé fermé au public, à Abuja, Nigeria, le 31 mars 2020. (VOA/Gilbert Tamba)

Les confinements, pour limiter la propagation de la maladie, suscitent beaucoup d’interrogations et d’inquiétudes, notamment pour les Nigérians qui survivent grâce à leurs activités quotidiennes.

"C’est une question de vie ou de mort!" C’est ainsi que le président Muhammadu Buhari a qualifié la nécessité de suivre les consignes des autorités sanitaires pour faire face à la pandémie dans son discours télévisé à la nation.

Les États de Lagos et Ogun, ainsi que la capitale Abuja, ont le plus grand nombre de cas de COVID-19 dans le pays. Pour essayer de stopper la propagation du virus, le président a annoncé la mise en confinement des populations dans ces zones pour deux semaines. Le confinement a commencé dans la nuit de lundi à mardi.

Les citoyens doivent rester chez eux et les entreprises doivent fermer. Des mesures difficiles pour Gloria, vendeuse au marché de Dutsé, dans la banlieue d’Abuja.

"La situation sera très difficile pour nous. La plupart d’entre nous utilisons ce que nous vendons pour nourrir nos enfants. Maintenant on nous dit de rester à la maison pendant 14 jours. En plus certaines d’entre nous ne vendent que des feuilles", confie-t-elle à VOA Afrique.

Elle n’est pas la seule à être affectée par la mesure. Pour Simone Adébayo, conductrice de camion, c’est la santé qui prime.

"Je pense que c’est la santé avant tout pour le moment. Mais nous allons perdre beaucoup d’argent durant cette période de 14 jours. Mais pour le moment la santé est plus importante donc tout le monde doit rester à la maison et respecter les instructions du gouvernement fédéral", raconte-t-elle.

Le président nigérian estime que les responsables sanitaires utiliseraient ce temps pour retrouver ceux qui seraient entrés en contact avec des cas positifs. Buhari a ajouté que le gouvernement interdit également les voyages interurbains et inter étatiques.

La perturbation des voyages aériens due à la propagation continue du coronavirus coûtera à l’industrie aéronautique nigériane plus de 400 millions de dollars de revenus et plus 22 millions d’emplois, selon l’Association internationale du transport aérien.

Balla Fofana, qui dirige une agence de voyage à Lagos, reconnaît les conséquences financières qui affectent le secteur de l’aviation au Nigeria.

"Particulièrement dans l’industrie d’aviation nous sommes vraiment affectés. Sur le plan financier nous sommes sérieusement affectés, parce qu’on a investi sur les billets, on n’a pas encore eu de retour. Et si les compagnies aériennes ne travaillent pas, c’est que l’agence de voyage ne peut pas travailler".

Pour l’économiste Odillim Unvegbara, le confinement aura des répercussions sur l’économie du pays déjà en difficulté.

"Avec ça l’économie nigériane va s’enfoncer dans une crise profonde. Maintenant comme vous le savez beaucoup de familles seront sérieusement affectées, parce qu’un certain pourcentage de Nigérians dépend des revenus de leurs activités journalières", analyse-t-il.

"L’économie Nigériane est déjà dans une crise à cause de la chute des prix de l’or noir. Tout ça parce que ce pays a refusé de diversifier son économie", conclut-il.

Le gouvernement fédéral reste déterminé à faire tout ce qu'il faut pour lutter contre le coronavirus, a affirmé le président Buhari.

Le discours de dimanche a mis fin aux spéculations sur la santé du président, après que son chef de cabinet ait été testé positif au nouveau coronavirus. Mais le président lui-même avait été testé négatif.

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