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Les démocrates s'offrent des recours renforcés contre Trump


Jerrold Nadler, président du comité judiciaire de la Chambre des Représentants, lors d'une conférence de presse à New York, le 29 mai 2019.
Jerrold Nadler, président du comité judiciaire de la Chambre des Représentants, lors d'une conférence de presse à New York, le 29 mai 2019.

La Chambre américaine des représentants a adopté mardi une résolution qui permettra aux démocrates de lancer plus facilement des poursuites contre l'administration de Donald Trump afin d'obtenir des documents et d'entendre des témoins clés, notamment dans leurs enquêtes sur l'affaire russe.

Malgré les mots très durs qu'ils échangent publiquement, cette résolution marque un apaisement dans le bras de fer opposant les démocrates au président républicain Donald Trump.

Majoritaires à la Chambre, les démocrates avaient d'abord laissé entendre qu'ils organiseraient un rare vote, en séance plénière, pour accuser le ministre de la Justice Bill Barr d'entrave aux prérogatives du Congrès.

Ils lui reprochent d'avoir ignoré leurs injonctions liées à l'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l'ingérence russe dans la présidentielle de 2016.

Mais les démocrates avaient annoncé lundi que le ministère acceptait finalement de livrer au Congrès certains documents liés à l'enquête.

La résolution finalement adoptée --sans aucun soutien républicain-- autorise le président démocrate de la commission judiciaire à lancer directement des poursuites auprès de tribunaux fédéraux contre M. Barr, ainsi que l'ex-chef des services juridiques de la Maison Blanche, Don McGahn, sans passer par un vote en séance plénière.

Plus largement, elle autorise les présidents des commissions de la Chambre à lancer également directement des poursuites afin de faire respecter leurs injonctions, à condition de recevoir le feu vert des services juridiques de la chambre basse.

Un raccourci inédit, se sont indignés les républicains. Inédit certes, mais nécessaire pour répondre à l'"obstruction généralisée" des enquêtes parlementaires ordonnée par l'administration Trump, ont rétorqué les démocrates.

Face aux refus à répétition de l'administration Trump de coopérer avec leurs enquêtes parlementaires, les voix favorables à l'ouverture d'une procédure de destitution contre Donald Trump se font de plus en plus nombreuses chez les démocrates.

Mais elles restent encore largement minoritaires à la Chambre, où les chefs du parti tentent d'écarter cette option assez impopulaire auprès des électeurs. Elle est d'autant plus périlleuse pour eux qu'elle serait vouée à l'échec dans un Sénat contrôlé par les républicains, et qu'elle pourrait donc offrir à Donald Trump l'occasion de se déclarer blanchi juste avant les élections de 2020.

"Rien ne divise plus notre pays qu'une destitution", a encore martelé mardi la présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi. Cette option "n'est pas écartée", a-t-elle toutefois précisé, répétant qu'il faudrait, en premier lieu, monter un dossier "en béton".

Avec AFP

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