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Les Congolais demandent la levée du couvre-feu à Pointe-Noire et à Brazzaville


Couvre-feu à Brazzaville dès 20 heures, ici hôpital Makelekele, le 21 septembre 2020. (VOA/Arsène Séverin).
Couvre-feu à Brazzaville dès 20 heures, ici hôpital Makelekele, le 21 septembre 2020. (VOA/Arsène Séverin).

Les populations appellent les autorités à alléger voire supprimer le couvre-feu de 20 heures à 5 heures du matin, instauré depuis six mois dans le cadre de la lutte contre la pandémie de covid-19. Les populations estiment que cette mesure les empêche d'exercer leurs occupations quotidiennes.

Dans les quartiers de Brazzaville et de Pointe-Noire, les populations demandent simplement la levée de cette mesure.

L’activiste Charlin Kinouani arbore un tee-shirt qui dénonce la pratique du couvre-feu dès 20h. "Là j’ai lancé une action citoyenne qui s’appelle ‘image expressive’. Elle vise principalement la levée du couvre-feu", affirme-t-il, insistant que le couvre-feu constituait "un poison pour les libertés individuelles et collectives".

Pour l’universitaire et acteur politique Vivien Manangou, le couvre-feu n’a plus sa raison d’être. "Vous voyez déjà que lorsque vous allez dans les rues, les populations n’en peuvent plus. Donc aujourd’hui, le couvre-feu à 20 heures à Brazzaville et à Pointe-Noire ne se justifie plus ni sur le plan économique, ni sur le plan scientifique, ni sur le plan social", dénonce-t-il.

D’autres citoyens se plaignent du poids du couvre-feu dans la réalisation de leurs occupations quotidiennes. Nombreux témoignent de leur mésaventure pendant la période de couvre-feu.

"Je suis arrivé à un poste de la gendarmerie, on nous a demandés soit de repartir d’où on vient soit de se constituer prisonniers. Nous sommes une vingtaine avec des mamans qui pleuraient qui voulaient vite rentrer pour aller faire la cuisine pour leurs enfants", témoigne Chansard Ziavoula.

"Le transport devient difficile, parce qu’il n’y a plus de bus. Il faut débourser plus pour un taxi", déplore Mavanga.

Le Congo est sous état d’urgence sanitaire, renforcé par un couvre-feu depuis le mois d’avril.

A Brazzaville et à Pointe-Noire, le couvre-feu commence dès 20h, donnant l’aspect de villes fantômes.

Des ONG locales dénoncent l’atteinte des libertés fondamentales. Le défenseur des droits de l’Homme Joe Washington Ebina affirme que le couvre-feu asphyxie les populations.

"Les marchés de Fond Tié-Tié à Pointe-Noire, de Dragages, de Ta Nkeoua, de Ta Ngoma à Brazzaville, qui font vivre beaucoup de familles. Mais cette activité est bloquée. Le couvre-feu n’est plus adapté par rapport à la situation", déplore M. Ebina qui souligne également "la panique" qui s’en suit dès qu’il est 19h, car chacun voudrait très rapidement rentrer chez soi.

Pour le moment, les autorités n’ont pas encore réagi.

La semaine prochaine, la coordination nationale de gestion de la pandémie à Covid-19 devrait se réunir, et une réponse pourrait certainement être apportée aux nombreuses et insistantes plaintes des Congolais.

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