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Les autorités interdisent les marches anti-Kabila dimanche à Kinshasa


Valarie Allman of the United States celebrates after winning the gold medal in the women's discus throw final at the 2020 Summer Olympics in Tokyo, Japan.
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Le gouverneur de Kinshasa évoque pour raison l’absence d’un itinéraire connu pour s’opposer à la marche.

Les autorités de la ville de Kinshasa ont, dans une lettre aux organisateurs, interdit samedi la tenue le lendemain à Kinshasa des "marches pacifiques" des catholiques contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila en République démocratique du Congo.

Faute d’"itinéraire à suivre, la ville ne saurait prendre acte de votre manifestation parce que ne pouvant en garantir un encadrement efficient", a écrit le gouverneur de Kinshasa André Kimbuta, dans une lettre aux responsable du Comité laïc de coordination (CLC).

Le numéro un de la police à Kinshasa a, pour sa part, indiqué avoir reçu des instructions afin de "prendre des dispositions pour sécuriser la population et empêcher quiconque qui tentera de marcher".

"J’ai dit aux policiers de ne pas tirer sur la population qui est une population civile, qui n’est pas armée. Nous avons d’autres méthodes pour maintenir l’ordre public. On a le matériel non létal", a promis le général Sylvano Kasongo, le commissaire provincial de la police de la ville de Kinshasa.

>> Lire aussi : Pas de compromis autour de la marche anti-Kabila à Kinshasa

Un peu plus tôt, M. Kimbuta et les avocats des organisateurs de ladite marche n’etaient pas parvenus à un compromis.

Le Comité laïc de coordination (CLC) a "demandé l'accompagnement juridique" de l'Association congolaise pour l'accès à la justice (ACAJ), a expliqué Georges Kapiamba, président de cette ONG de défense des droits de l'Homme.

"Les avocats sont partis avec les itinéraires des marches pour en discuter avec les autorités mais celles-ci ont exigé la présence physique des membres du CLC", a-t-il déclaré. Pour Me Kapiamba, "il y a anguille sous roche, on veut les pousser à sortir pour les arrêter".

Un membre du cabinet de M. Kimbuta a confirmé à l'AFP la venue d'une délégation d'avocats : "Ils n'ont pas été reçus. On veut voir les organisateurs" de la marche. "Nous savions qu'ils ne viendraient jamais", a-t-il ajouté: "ils ont peur" de se faire arrêter.

Interdites, les deux dernières marches du CLC, un collectif proche de l'Église catholique, ont été réprimées à balles réelles, faisant une quinzaine de morts d'après l'Église, deux selon les autorités. Le CLC a le soutien de l'épiscopat, qui a demandé aux Congolais de "demeurer debout et vigilants".

>> Lire aussi : Les catholiques en prière à deux jours de la marche anti-Kabila en RDC

L'épiscopat a demandé aux autorités d'"annuler" les interdictions de marches ainsi que "les poursuites et les menaces à l'endroit des organisateurs" de ces manifestations.

Dans une déclaration conjointe, l'Union européenne, les États-Unis, la Suisse et le Canada ont appelé "tous les acteurs congolais à s'abstenir de toute violence, et à assurer un déroulement pacifique des manifestations".

Les catholiques demandent au président Kabila, dont le mandat s'est achevé en décembre 2016, de déclarer publiquement qu'il ne serait pas candidat au scrutin présidentiel prévu le 23 décembre 2018.

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