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Les agents de sécurité tchadiens accusés de commettre des viols dans les commissariats


Youssouf Tom, procureur de la République, le 14 juillet 2020. (VOA/André Kodmadjingar)
Youssouf Tom, procureur de la République, le 14 juillet 2020. (VOA/André Kodmadjingar)

Comment combattre la multiplication des cas de viols de détenus au Tchad? La question est posée après la révélation ces dernières semaines de plusieurs cas dans des commissariats de police. Des voix se sont élevées pour dénoncer ces crimes.

Le viol est un sujet tabou, surtout quand c’est un membre de la famille qui en est victime. Mais les langues se délient de plus en plus pour mettre en cause les auxiliaires de justice.

Des viols commis contre les prisonniers choquent les Tchadiens
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Ces derniers jours, le cas qui défraie la chronique, c’est celui d’un policier qui aurait été pris en flagrant délit de viol dans un commissariat de la ville de N’Djamena. Le procureur de la République, Youssouf Tom, a présenté le présumé auteur pour dissuader les autres agents de sécurité de commettre un tel acte.

"Le viol est un crime, tous ceux qui oseront poser ces genres d’actes, que ce soit les forces de l’ordre ou pas, tout citoyen est censé respecter la loi dans sa plénitude. S’il enfreint à la loi, il croisera cette loi qui lui sera appliquée dans toute sa rigueur", a averti Youssouf Tom.

Après cette sévère mise en garde, d’autres cas de viols ont été signalés dans les lieux de détention. Deux cas à N’Djamena et un autre cas dans la province de Mont de Lam, où le présumé violeur reconnait les faits et demande un arrangement à l’amiable.

Pour Mekombé Thérèse, présidente de l’Association des femmes juristes du Tchad, c’est l’impunité qui encourage cette pratique dans les milieux carcéraux. Pour elle, même si ces agents des forces de défense et de sécurité sont dénoncés, la sanction ne suit pas : soit ils sont protégés par leurs supérieurs, soit ils ne reconnaissent même pas les faits reprochés même en cas de flagrant délit.

Pour les autorités judiciaires, la plupart des cas de viols n’ont pas été dénoncés au parquet.

"Les auteurs des viols et les victimes ou bien leurs parents préfèrent le règlement à l’amiable même au niveau de la police judiciaire à l’insu du parquet", a déclaré Youssouf Tom. Ce qui, selon lui, encourage les autres à poser des actes similaires, mais ce n’est pas une question d’impunité.

Contactée par VOA Afrique, la Direction générale de la police nationale exige une correspondance officielle avant de se prononcer sur ces allégations qui touchent l’institution.

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