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Une Tabaski sans précédent pour 90 millions de musulmans nigérians


Les moutons en vente au marché de Nyanya près d'Abuja, au Nigeria, le 30 juillet 2020. (VOA/Gilbert Tamba)
Les moutons en vente au marché de Nyanya près d'Abuja, au Nigeria, le 30 juillet 2020. (VOA/Gilbert Tamba)

Près de 90 millions de musulmans nigérians s’apprêtent à célébrer la Tabaski ce 31 juillet en pleine crise sanitaire due à la pandémie du coronavirus.

"Le coronavirus est réel, il n’y a pas de doute à ce propos", tranche d'emblée Musa Olaofé, l’imam de la mosquée du groupe de la société Ansar-Ud-Deen à Abuja.​

A cause la pandémie, cette année la Tabaski souvent appelée (à tort) la "fête du mouton", sera bien différente des autres années. Les autorités fédérales ont envisagé des mesures d’interdiction de rassemblements à travers le pays. Le gouvernement demande aux citoyens de ne pas se livrer à des activités qui facilitent la propagation du virus.

Khalid Abubakar, secrétaire général de la coordination de la communauté musulmane du Nigeria, revient sur les exigences de la ligue Islamique.

"La ligue islamique a pris des mesures pour éviter les grands rassemblements. La grande prière doit être organisée dans chacune des mosquées communautaires sans se déplacer. Et pour ceux qui vont se déplacer, ils doivent respecter la distanciation sociale", souligne-t-il.

De nombreux citoyens des villes et des villages ne pratiquent pas la distanciation sociale dans les mosquées et autres lieux de rassemblements, ce qui augmente les risques.

En ce moment les musulmans se précipitent pour faire les derniers achats. Le marché de Nyanya est le lieu le plus populaire pour l’achat de moutons.

Yusuf Salifu est venu acheter un mouton mais les choses n’ont pas été faciles.

"La situation est très difficile cette année à cause du Covid-19. Le mouton est très cher, pas comme l’année dernière. J’ai payé ce mouton à 35.000 Naira. L’année dernière un mouton pareil coutait 25.000 Naira. Donc 10.000 Naira de différence", explique-t-il.

Abdul Lawal vend les moutons depuis plusieurs années. Il reconnait que les prix sont à la hausse : "Cette année le prix du mouton a augmenté. Parce que l’année dernière nous n’avions pas vendu un mouton a 150.000 ou 170.000 Naira. Pas un seul mouton n’a été vendu à plus de 120.000 ou 130.000 Naira l’année dernière. Mais cette année il y a une augmentation".

Le Nigeria a fermé ses frontières terrestres avec ses voisins l'année dernière pour enrayer la contrebande. A cela s’ajoute la crise économique à cause du coronavirus qui a provoqué une augmentation significative des prix des produits de première nécessité.

La Tabaski est avant tout un moment de partage et de convivialité. Pour ceux qui ne peuvent pas s'offrir un mouton, le poulet est une bonne alternative pour faire la fête en famille.

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