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Le Cameroun en désaccord avec certaines agences humanitaires sur la crise anglophone


Paul Atanga Nji à Yaoundé, Cameroun, le 6 janvier 2020. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)
Paul Atanga Nji à Yaoundé, Cameroun, le 6 janvier 2020. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

Le désaccord est total entre le gouvernement et certaines agences humanitaires accusées de comploter contre le Cameroun dans les deux régions anglophones en crise.

Dans de récentes déclarations à la presse, le Ministre de l'administration territoriale, Paul Atanga Nji a dénoncé les activités de quelques agences humanitaires.

Yaoundé dénonce certaines agences humanitaires intervenant dans les deux régions anglophones
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Les autorités camerounaises remettent en cause la neutralité de ces agences onusiennes qui interviennent dans le nord-ouest et le sud-ouest du Cameroun où sévit une crise séparatiste depuis octobre 2016.

Connivence avec les séparatistes

"Dans la région du sud-ouest, nos forces de sécurité et de défense ont interpellé une ambulance d’une agence humanitaire qui était censée transporter des déplacés, mais ces déplacés étaient en réalité des dangereux terroristes activement recherchés par les services de sécurité", a révélé le ministre Atanga Nji. Ce dernier a ajouté qu’il y avait dans la même ambulance, "trois kalachnikov, et deux caisses de munitions".

Le gouvernement est allé plus loin dans ses accusations en précisant qu'"il y a pas longtemps, nos forces de défense ont effectué un contrôle inopiné dans un convoi d’une agence humanitaire partenaire, il y avait dans ce camion, trois caisses de minutions, des paires de jumelles et des téléphones".

D’après le ministre de l’Administration territoriale, certaines agences humanitaires prennent une part active à "un complot qui consiste à distiller trois gros mensonges contre le Cameroun".

A ce jour, le Cameroun compte 152.000 déplacés internes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. "D’après les comploteurs, il y aurait environs 600.000 déplacés internes dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest", disent les autorités de Yaoundé.

Alors que le gouvernement dit avoir évalué l’assistance aux déplacés internes à 12,7 milliards de francs CFA en deux ans, "certains de nos partenaires humanitaires disaient qu’il nous fallait 36 milliards de francs CFA", a mentionné M. Atanga Nji.

Le Cameroun rejette aussi les allégations de certains de ses partenaires, "qui laissent croire de la situation dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest conduirait à une crise humanitaire au Cameroun".

Reprise des combats dans la région anglophone
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Contrepied et suspicions

L’avocat international Agbor Bala Nkongho a été l’un des meneurs des revendications au début de la crise anglophone en 2016.Il dirige aujourd’hui, le centre des droits de l’homme pour la démocratie en Afrique, quimène des activités en zone anglophone.

"Nous ne pouvons pas discuter le fait qu’il y’a une crise humanitaire dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. Dire également que le nombre des déplacés internes n’est pas donné avec exactitude par les agences humanitaires, c’est quelque chose qu’il faille prouver", confie à VOA Afrique l’avocat Bala Nkongho.

"Je ne pense pas que le problème est d’essayer de dire qu’il n’y a pas de crise humanitaire, nous devons nous concentrer sur la recherche de la solution à la crise", renchérit Maitre Nkongho, qui qualifie la sortie du ministre Atanga Nji de "comique".

Les déclarations du gouvernement ont cependant fait naître au sein de l’opinion, des suspicions sur les agences humanitaires opérant en zone anglophone.

"L’ONU n’a pas bonne presse, nous avons dans notre souvenir le cas de la Somalie, de la Côte d’Ivoire, je pense que pour qu’il n’y ait pas de confusion, il faudrait que ces autorités onusiennes et leurs agences coopèrent avec notre nation", soutient Mathieu, un jeune cadre du secteur privé à Yaoundé.

La coordination du système des nations unies au Cameroun n’a pas encore réagi aux déclarations du gouvernement.

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