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Manifestations dispersées en RDC


La police a quadrillé la ville de Kinshasa, RDC, 30 novembre 2017
La police a quadrillé la ville de Kinshasa, RDC, 30 novembre 2017

La police a dispersé avec du gaz lacrymogène des manifestants qui commençaient à se réunir dans plusieurs villes du pays. Elle a arrêté quelques personnes dont des dirigeants de l’opposition.

Le député Martin Fayulu de l’Engagement la citoyenneté et le développement (Ecidé) et Jean Marc Kabund, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) ont été arrêtés au point de départ de la manifestation.

Félix Tshisekedi, le président du Rassemblement de l’opposition, n’a pas pu sortir de chez lui, séquestré, d’après lui, par la police.

Le commandant de la police à Kinshasa a confirmé l’arrestation de manifestants.

Manifestation de l'opposition à Goma (vidéo)
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Selon le général Sylvano Kasongo, cité par des journalistes dans la capitale congolaise, seul Martin Fayulu pourra être relâché à cause de son statut de parlementaire, mais les autres seront déférés devant les instances judiciaires pour avoir troublé l’ordre public.

D’autres cas d’arrestations ont été signalés ailleurs.

Aux dernières nouvelles, le secrétaire général de l'UDPS, Jean Marc Kabund a été relâché quelques heures après Martin Fayulu et un autre député de l'opposition, Jean Bertrand Ewanga.

L'opposition congolaise, qui demande sans soutien extérieur le départ du président Joseph Kabila dès la fin de l'année, a tenté le "bras de fer" jeudi contre le pouvoir, avec des marches interdites et très vite dispersées par les autorités.

A Kinshasa et dans toutes les grandes villes, les forces de sécurité ont dispersé, le plus souvent avec des gaz lacrymogènes, les manifestations qui ont rassemblé quelques dizaines voire centaines de personnes.

A Kinshasa toujours, une dizaine de personnes auraient été arrêtées aux abords du campus universitaire.

A Kananga (Kasaï, centre), une femme a été blessée à la jambe et un homme à la tête pendant la dispersion d'une manifestation de 50 à 300 personnes à coup de gaz lacrymogènes, a constaté un correspondant de l'AFP.

Dans cette même ville, des manifestants se sont repliés dans des installations de la Mission des Nations unies (Monusco) lors d'affrontements avec la police.

A Goma (est), fief du mouvement Lutte pour le changement (Lucha), des jeunes se sont affrontés avec la police et ont dressé des barricades. Dans la province voisine du Sud-Kivu, Lucha déplore l'arrestation de dix militants.

A Kasindi, dans la même province du Nord-Kivu, 13 personnes arrêtées dans l'avant-midi sont toujours détenues, rapporte le correspondant de VOA Afrique sur place.

Dans la ville de Butembo, cinq manifestants arrêtés le matin ont été relâchés quelques heures après, a constaté le correspondant de VOA Afrique.

"La situation sécuritaire est relativement calme jusque là", a indiqué à l'AFP le porte-parole de la police nationale peu avant 8h00 GMT, ajoutant qu'un point serait fait à 11h00 GMT.

Le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement (Rassop) a appelé les Congolais à descendre dans la rue pour demander le départ du président Kabila dès la fin de l'année et pour manifester contre le calendrier électoral qui prévoit des élections le 23 décembre 2018.

Les marches ont été interdites par les autorités locales des grandes villes. "La police va décourager tous ceux qui empêcheraient les autres de vaquer librement à leurs occupations", a prévenu son porte-parole le colonel Mwanamputu, dénonçant "le bras de fer" de l'opposition avec les autorités.

'Ville morte'

A la veille de la journée de jeudi, le président français Emmanuel Macron avait repris la position de la communauté internationale sur la RDC: des élections "en 2018 dans le cadre constitutionnellement prévu".

A l'image de la France, l'Union européenne, les Etats-Unis, les Nations unies et même le très influent épiscopat congolais, se sont ralliés bon gré, mal gré, par réalisme et sous conditions, au calendrier présenté le 5 novembre par la commission électorale.

Ce calendrier renvoie les élections au 23 décembre 2018 et prolonge de fait d'encore plus d'un an le pouvoir de M. Kabila, dont le deuxième et dernier mandat a pris fin le 20 décembre 2016 d'après l'actuelle Constitution.

L'opposition congolaise ne l'entend pas de cette oreille et demande "une transition sans Kabila" à partir du 31 décembre 2017.

"Si nous attendons l'alternance avec M. Kabila, il n'y aura jamais d'élections ici en RD Congo", résumeun militant du principal parti d'opposition UDPS, Jackson Kongolo.

"Aujourd'hui c'est une marche de colère. Nous souffrons, et surtout les mamans. La crise est entrée jusque dans leur cuisine", ajoute une militante, allusion à la situation économique et sociale (dépréciation du franc congolais, hausse des prix, chômage et pauvreté endémique).

Commerces et écoles fermées, circulation fluide...: à Kinshasa et dans les grandes agglomérations, ce jeudi a surtout de nouveau pris des allures de "ville morte", comme le 15 novembre dernier.

L'immense majorité des habitants ne sortent pas de chez eux soit par conviction, soit par souci de sécurité.

Mardi, la dispersion de manifestations à Goma et Butembo, dans la province du Nord-Kivu, a fait "au moins six blessés" et entraîné "l'arrestation arbitraire d'au moins 26 personnes", selon la Mission des Nations unies en RDC (Monusco).

Avec AFP

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