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Le bio au centre du Salon de l’agriculture de Lomé


Coupure du ruban (SIALO 2019), Lomé, le 8 octobre 2019. (VOA/Kayi Lawson)
Coupure du ruban (SIALO 2019), Lomé, le 8 octobre 2019. (VOA/Kayi Lawson)

La 8ème édition du SIALO, le Salon international de l'agriculture de Lomé, qui se tient du 8 au 14 octobre dans la capitale togolaise, fait la part belle à l’agriculture biologique.

A travers des conférences thématiques notamment sur l’enjeu de l’agriculture bio et les perspectives du marché pour le bio, le SIALO veut accompagner les producteurs togolais à opter pour une agriculture éco-responsable.

La 8ème édition du Salon international de l'agriculture de Lomé
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Dans les couloirs du SIALO, l’agriculture biologique où le bio est la terminologie la plus utilisée. C’est aussi un argument de vente. Tous les produits, transformés comme non transformés, se réclament bio.

"Nous sommes dans la production et la commercialisation des produits bio, tels que le soja, l’hibiscus, tamarin, papaye solo et la citronnelle", confie Agbé Yoa, exposant sur le SIALO, à VOA Afrique.

Adolphe Assagba, qui est venu à ce salon avec des fruits, se veut convaincant sur la qualité de ses produits, en mettant en avant le bio.

"Nos fruits sont des purs bios. Tous les fruits qui sont cultivés sur le pic d’Agou (le point le plus élevé du Togo, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Lomé, ndlr) sont des bios parce que la terre est bien, donc nous n’avons pas besoin d’engrais pour faire nos cultures", indique-t-il fièrement.

Thibaud Rossel, conseiller technique en Agroécologie à SECAAR (SIALO 2019), Lomé, le 9 octobre 2019. (VOA/Kayi Lawson)
Thibaud Rossel, conseiller technique en Agroécologie à SECAAR (SIALO 2019), Lomé, le 9 octobre 2019. (VOA/Kayi Lawson)


Que ce soit au niveau des consommateurs ou des producteurs, il y a un profond amalgame autour du bio et du naturel, constate Thibaud Rossel, conseiller technique en Agroécologie à SECAAR.

"Le label bio est réservé aux acteurs qui ont vraiment fait la certification par une organisation tierce. Normalement, on ne devrait pas dire si c’est un produit bio sans justement avoir la certification", a-t-il expliqué.

M. Rossel a ajouté que "si par exemple un producteur s’engage à ce que sa production soit sans engrais chimique, on peut tout à fait le labéliser 100% naturel".

Pour Manapawai Awesso, directrice de la ferme agricole Maxime, le bio ne peut être rentable que pour les petites exploitations. "Tout le monde peut faire du bio, mais tout le monde ne peut pas faire de l’agriculture intensif et avoir un bon rendement avec le bio. Si tu ne peux pas prendre soin, tu n’auras pas un bon rendement. Parce que le bio demande d’amener le produit naturellement", a-t-elle souligné, relevant les exigences de l’agriculture biologique.

Sur un autre volet, elle pointe du doigt le manque de débouchés sur place. "Avec la superficie que j’ai, je ne peux pas produire bio. On ne peut pas le vendre chez nous à son juste prix. Ça nous revient cher, mais on va le vendre moins cher. On ne trouve pas de clients", note la productrice.

Un stand de fruits au SIALO 2019, à Lomé, le 8 octobre 2019. (VOA/Kayi Lawson)
Un stand de fruits au SIALO 2019, à Lomé, le 8 octobre 2019. (VOA/Kayi Lawson)

Dans son Plan national de développement (PND 2018-2022), le Togo prévoit définir des filières dans lesquelles, le pays ne va produire que du bio. "On peut développer une production biologique et puis chercher un marché de niche pour pouvoir les commercialiser. Par exemple, le Togo peut faire la différence en faisant du soja biologique", a dévoilé Damtaré Lamboni, chargé de la planification au ministère de l’Agriculture.

Avant de prétendre à labelliser ses produits bios, il faut d’abord commencer par pratiquer une agriculture écologique plus respectueuse de l’environnement, estime Douti Doktim, technicien en agro-écologie. Il accompagne les producteurs agricoles dans une démarche agricole écologique.

Salon de l’agriculture au Togo
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"L’agriculture écologique est une agriculture qui exige aux producteurs de prendre soin de leur sol. Il faut faire des compostes, fabriquer les bio-pesticides, faire les cordons pierreux - un cordon de cailloux qu’on essaie de faire pour limiter l’érosion - et il y a les bandes enherbées qu’on fait avec le vétiver", dit-il, informant sur le travail qui se fait avec les producteurs. "Le producteur est responsable de tout ce qu’il fait", précise ce technicien en agro-écologie.

Le commissariat général de ce salon de l’agriculture invite les producteurs à migrer vers la culture biologique, dont les débouchés sont immenses, et qui permet aux petits producteurs de réduire les dépenses liées au coût de production afin de dégager plus de bénéfices.

Le SIALO 2019 a mis en avant quatre filière notamment le soja, l’anacarde, le manioc et l’ananas.

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