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La Serbie de retour en coupe du monde


Le trophée de la Coupe du monde de la Fifa, en Russie, le 25 juillet 2015.
Le trophée de la Coupe du monde de la Fifa, en Russie, le 25 juillet 2015.

La Serbie retrouvera une compétition internationale au Mondial en Russie, après une traversé du désert de huit années pour cette nation réputée aussi bien pour le talent que pour la versatilité de ses footballeurs.

Face à la faible Géorgie, la délivrance est arrivée lundi soir grâce à un but d'Aleksandar Prijovic en fin d'un match stressant. Les Serbes avaient déjà raté une première balle de match vendredi à Vienne: ils s'étaient inclinés dans les derniers instants de leur match contre l'Autriche (3 à 2).

"Nous étions sous une grande pression. Nous n'avons peut-être pas montré nos qualités mais cela n'intéressera personne demain. L'important c'est que nous allons en Russie", a commenté Nemanja Matic, une des pièces maîtresses de l'équipe du sélectionneur Slavoljub Muslin, milieu de terrain de Manchester United.

Les Serbes terminent deux points devant un habitué des joutes internationales, l'Eire.

Mais où était passé depuis 2010 la Serbie, qui dispose de joueurs reconnus sur la scène internationale, comme Matic, Dusan Tadic (Southampton), Branislav Ivanovic (Zenit Saint-Petersbourg) ou encore Aleksandar Kolarov (AS Roma).

Après une première Coupe du monde (1930 en Uruguay), les Serbes ont formé avec les autres nations de l'ex-Yougoslavie (Croates, Bosniens, Slovènes, Monténégrins, Macédoniens et Kosovars) des sélections redoutées, au point d'être surnommés les "Brésiliens d'Europe".

Mais, la Serbie a subi de plein fouet l'explosion de la Yougoslavie dans les années 1990.

Le titre de Champion d'Europe des clubs de l'Etoile Rouge Belgrade en 1991 fut le chant du cygne du football venu de Serbie. Et des ex-nations yougoslaves, c'est la Croatie, troisième du Mondial 1998 en France, qui brillait jusqu'alors.

La Serbie elle, restait sur des parcours mitigés aux Euro de 2008, 2012 et 2016. Et elle était absente au Mondial-2014 au Brésil.

Un échec qui avait poussé la Fédération à recruter l'entraîneur globe-trotter néerlandais Dick Advocaat. "J'ai découvert une équipe qui sait jouer, mais qui ne sait pas gagner", avait-il diagnostiqué en prenant ses fonctions et assurant que la situation allait changer.

Après des débuts encourageants, notamment un nul face à la France (1-1), son projet s'est écroulé, un échec symbolisé par le match interrompu contre l'Albanie à Belgrade en 2014: des incidents avaient envenimé les relations déjà tendues entre Belgrade et Tirana.

Advocaat a jeté l'éponge juste après et la Serbie a semblé sombrer, avec des joueurs démotivés évoluant dans des stades vides.

L'enthousiasme est revenu par la jeune génération: en 2015 les moins de 20 ans ont été sacrés champions du monde en Nouvelle-Zélande, après une victoire en finale contre le Brésil. La charge de réussir l'alchimie entre ces jeunes et les cadres fut confiée à l'ex-entraîneur de Bordeaux, Slavo Muslin.

L'un de ces jeunes talentueux, le milieu Nemanja Maksimovic (Valence/ESP), était dans le onze de départ lundi soir.

Mais Slavo Muslin s'est surtout appuyé sur les joueurs évoluant à l'étranger: parmi les onze titulaires, seul le gardien de but Vladimir Stojkovic (Partizan Belgrade) évolue au pays.

Sur les réseaux sociaux, un supporteur appelle à la prudence dans ce pays fou de sports collectifs: "Attention nous n'avons rien gagné encore, on est juste qualifié". La sélection serbe de football est encore très loin du niveau des basketteurs (finalistes récents de l'Euro et médailles d'argent aux JO), des volleyeuses (championnes d'Europe) ou des waterpolistes, qui ont tout gagné.

Avec AFP

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