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La rapporteuse spéciale de l'ONU déplore une discrimination contre les autochtones


Victoria Dauli-Corpus, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les peuples autochtones, le 24 octobre à Brazzaville. (VOA/Arsène Séverin)
Victoria Dauli-Corpus, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les peuples autochtones, le 24 octobre à Brazzaville. (VOA/Arsène Séverin)

Au Congo-Brazzaville, la rapporteuse spéciale des Nations unies en mission dans le pays a déploré l'existence de la discrimination contre les populations autochtones Pygmées.

Les Pygmées n'ont pas accès aux services sociaux de base comme la santé et l'éducation, mais aussi n'ont pas droit à la terre pour cultiver. Victoria Dauli-Corpus a demandé aux autorités congolaises de réparer cette injustice.

La rapporteuse spéciale de l'ONU déplore une discrimination contre les autochtones
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Malgré les explications des autorités, Victoria Dauli-Corpus a mis en relief la discrimination dont sont victimes les peuples autochtones dans l'agriculture, la chasse, l'éducation, la santé voire la participation à la vie publique.

"Ils disent que les bantous souffrent également d’un manque d'accès aux services sociaux de base", explique la rapporteuse spéciale des Nations unies.​

"Je ne suis pas d'accord pour dire que la discrimination et l'exclusion des peuples autochtones n'existent pas en République du Congo. Huit ans après l'adoption de la loi 5-2011, l'analphabétisme reste largement répandu dans les communautés autochtones, y compris dans la Sangha comme j'en ai été témoin direct".

Le gouvernement a adopté en juillet dernier six décrets d'application sur la loi des peuples autochtones. Mais cette loi elle-même n'est pas connue par les communautés.

"J'ai constaté que la majorité des autochtones ne connaissent pas cette loi. J'en appelle donc au gouvernement de renforcer les capacités de ces peuples afin qu'ils comprennent cette loi, qu'elle soit traduite en différentes langues sur des supports audio ou vidéo", a-t-elle déclaré.

Durant son séjour à Brazzaville, la rapporteuse spéciale des Nations unies a échangé avec les communautés des autochtones tant à Brazzaville que dans les départements de la Sangha et de la Likouala.

Jean Nganga, coordonnateur du Réseau national des peuples autochtones du Congo (RENAPAC), confirme que "le peuple autochtone n'a pas accès à la terre".

"Tout ce qu'il cultive est pris par le bantou. Lors de la chasse si on vous remet quatre cartouches, vous devriez rentrer avec quatre bêtes. En plus, à l'école, la discrimination existe, car nos enfants ont leurs propres écoles", déplore-t-il.

Pour accompagner les enfants autochtones dans les écoles, le PAM a mis en place les cantines scolaires, et ces enfants sont prioritaires, explique Jean Martin Beaur, représentant du PAM au Congo.

"Mais ce n'est pas une solution totale au problème, car Madame la rapporteuse dit qu'il y a beaucoup choses à faire. Mais la cantine permet quand même de lutter contre la pauvreté. C'est d'ailleurs une population cible pour le PAM, le gouvernement et ses partenaires. Nous appuyons une soixantaine d'écoles ORA dans la Sangha et la Likouala. Nous avons dans cette région, entre 7000 et 8000 élèves qui sont bénéficiaires de la cantine scolaire, donc c'est une population cible. Nous sommes aussi dans la Lékoumou, mais là-bas, la problématique est différente, les enfants autochtones on les trouve déjà dans les écoles publiques".

Le Congo est l'un des premiers pays africains à avoir adopté une loi sur les peuples autochtones, mais son application traîne à porter ses fruits.

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