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Les autochtones demandent à être consultés avant toute exploitation forestière au Congo-Brazza 


Des enfants autochtones du village Oleme à Mbomo dans la Cuvette Ouest, Congo-Brazzaville, 29 novembre 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)
Des enfants autochtones du village Oleme à Mbomo dans la Cuvette Ouest, Congo-Brazzaville, 29 novembre 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)

Les populations autochtones ou pygmées demandent que les autorités tiennent compte de leur libre consentement lorsqu’il s’agit de développer les projets dans leurs terroirs au Congo-Brazzaville.

Elles se disent lésées car elles ne sont pas souvent consultées.

Pasteur Richard Bokodi, autochtone de la Likouala, Congo-Brazzaville, 29 novembre 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)
Pasteur Richard Bokodi, autochtone de la Likouala, Congo-Brazzaville, 29 novembre 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)

Le pasteur Richard Bokodi de l’Association Baaka de la Likouala dénonce le fait que leurs "forêts sacrées" ne soient pas respectées.

"Nous voulons être associés dans tout ce qu’ils veulent faire chez nous. Lorsqu’ils partent seuls en forêt, les dégâts sont souvent irréparables", indique ce leader autochtone de Dongou dans la Likouala.

>> Lire aussi : La scolarisation des enfants pygmées au Congo

La même plainte est présentée par Guy Serge Ngoma, autochtone du Niari, qui appelle à la prise en compte de leur avis avant d’initier tout projet. "Nous avons des enfants qui vont à l’école, il faut désormais les associer dans ce genre de chose. Il ne faut pas penser que nous les autochtones ne valons rien", déplore M. Ngoma.

Guy Serge Ngoma, autochtone membre du Réseau national des populations autochtones du Congo (RENAPAC), Congo-Brazzaville, 29 novembre 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)
Guy Serge Ngoma, autochtone membre du Réseau national des populations autochtones du Congo (RENAPAC), Congo-Brazzaville, 29 novembre 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)

Ces populations riveraines de forêts ne sont pas consultées par les pouvoirs publics ou les entreprises privées qui viennent exploiter le bois ou la mine dans leur territoire. Leur statut de populations autochtones suffit pour que leur avis ne soit pas sollicité.

Le coordonnateur du Réseau national des populations autochtones du Congo (RENAPAC), Jean Nganga estime que l’ère du sel et du savon donnés en échange pour accéder à leurs forêts ou leurs patrimoines culturels, est désormais révolue. "Maintenant, nous veillons à ce que tous ceux qui approchent les autochtones obtiennent au préalable un consentement libre. C’est obligatoire", insiste M. Nganga.

>> Lire aussi : Un musée pour conserver la culture des autochtones à Brazaville

Joseph Ngoma Ndolo, activiste pour les droits des autochtones dans la Lékoumou, Congo-Brazzaville, 29 novembre 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)
Joseph Ngoma Ndolo, activiste pour les droits des autochtones dans la Lékoumou, Congo-Brazzaville, 29 novembre 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)

Dans certaines régions du Congo, les choses bougent. Les acteurs de la société le reconnaissent, car ils ont longtemps contribué à la reconnaissance des droits des populations autochtones. "Dans la Sangha, ce n’est plus un problème avec les sociétés forestières, surtout celles qui travaillent dans les concessions aménagées et qui exportent du bois certifié. Elles tiennent compte des autochtones", révèle Moïse Lantoum de la société civile.

Moïse Lantoum, activiste des droits des autochtones dans la Sangha, Congo-Brazzaville, 29 novembre 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)
Moïse Lantoum, activiste des droits des autochtones dans la Sangha, Congo-Brazzaville, 29 novembre 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)

"Dans la Lekoumou, on fait aujourd’hui l’effort de ne plus traiter les questions concernant les autochtones sans les associer. Certes, il y a encore des efforts à faire dans la relation bantou-autochtone, mais sur ce point de consultation, il y a une importante évolution dans notre département", témoigne Joseph Ngoma Ndolo de l’Association pour la protection de la faune et de la flore, basée à Sibiti.

Les populations autochtones représentent 10% des quatre millions des Congolais de Brazzaville. Mais leur place dans le développement du pays tarde à être précisée. Ils sont souvent considérés comme des sous hommes.

Ngouela Ngoussou, correspondant à Brazzaville

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