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La baisse d'impôts quasiment adoptée au Congrès


Donald Trump donnera une conférence de presse à 18H00 GMT en cas d'adoption définitive de la réforme fiscale par la Chambre.
Donald Trump donnera une conférence de presse à 18H00 GMT en cas d'adoption définitive de la réforme fiscale par la Chambre.

La grande réforme de la fiscalité promise par le président américain Donald Trump était quasiment adoptée mercredi matin par le Congrès, où un ultime vote de nature technique et sans suspense devait avoir lieu dans la journée.

Cette réforme représente une victoire politique retentissante pour le président, qui espère en faire un argument électoral décisif aux législatives de novembre 2018. Il a annoncé une conférence de presse à la Maison Blanche à 18 heures GMT en cas d'adoption définitive par la Chambre.

Pour l'instant, les Américains sont toutefois sceptiques: deux tiers jugent que les baisses d'impôts profiteront plus aux riches qu'à la classe moyenne, selon un sondage CNN.

Mais "les gens vont changer d'avis", assure Paul Ryan. Dès février, les prélèvements à la source baisseront sur les feuilles de salaire.

>> Lire aussi: Le vote de la réforme fiscale retardé en dernière minute aux États-Unis

"Nous sommes convaincus que cela va favoriser la croissance", a-t-il affirmé mercredi matin sur la chaîne ABC, faisant également part de l'intention des républicains de s'attaquer ensuite aux "avantages sociaux" et "à faire passer "les gens de l'assistanat vers le travail".

Le vote positif du Sénat, par 51 voix contre 48, a été proclamé peu avant 1h00 (6h00 GMT) par le vice-président Mike Pence, ovationné par les membres de la majorité. Beaucoup répétaient le même mot: "historique".

"Le Sénat des Etats-Unis vient d'adopter la plus grande baisse et réforme des impôts", a tweeté Donald Trump.

Mais trois articles non conformes aux règles parlementaires ont dû être retoqués in extremis par le Sénat, forçant la Chambre à revoter mercredi.

>> Lire aussi: Donald Trump proche d'un succès majeur sur la baisse des impôts

Donald Trump venge quoi qu'il en soit l'échec de l'abrogation de la loi sur l'assurance maladie de Barack Obama, une première promesse torpillée par son propre camp en septembre. Le texte fiscal inclut d'ailleurs une grande revendication conservatrice: la suppression d'une amende créée par "Obamacare" contre les Américains non assurés.

La réforme réduira dès 2018 les impôts fédéraux sur les sociétés et sur le revenu, à un coût de 1.500 milliards de dollars pour les finances publiques sur la prochaine décennie. Les républicains arguent qu'elle poussera durablement la croissance au-delà de 3%, ce qui génèrerait de nouvelles rentrées fiscales. Mais des analyses indépendantes estiment que ces rentrées ne compenseront que partiellement les 1.500 milliards de déficits supplémentaires.

Refonte de la fiscalité

Les chefs républicains sont certains du succès, les changements étant mineurs, et le Congrès devrait bien envoyer mercredi pour signature au président Trump la première grande réforme de son mandat, un "cadeau de Noël" aux Américains, et la première refonte de la fiscalité américaine depuis trois décennies.

Contrairement à la réforme de 1986, aucun démocrate n'a voté oui. La majorité républicaine a porté seule cet engagement de campagne, restant quasiment unie malgré quelques sueurs froides et d'intenses marchandages. Seuls 12 des 239 républicains de la Chambre ont fait défection.

"C'est l'exemple parfait d'une promesse faite et d'une promesse tenue", s'était réjoui mardi Paul Ryan, président de la Chambre. "Nous rendons aux gens de ce pays leur argent".

Au Sénat, seul le républicain John McCain n'a pas pu voter: le sénateur de 81 ans, traité pour son cancer du cerveau, est dans l'Arizona.

Pour les démocrates, le faux pas procédural illustre la précipitation républicaine pour faire passer en force un texte écrit trop vite et, selon eux, dans l'opacité.​

'Un braquage'

Elle était également censée simplifier le code des impôts afin que les déclarations de revenus tiennent sur une "carte postale". Mais la promesse a fait long feu, les groupes d'intérêts ayant réussi à sauver tel abattement ou telle niche fiscale, par exemple la déduction des intérêts d'emprunts immobiliers.

Et si la baisse d'impôts est permanente pour les sociétés, elle ne durera que jusqu'en 2025 pour les ménages, faute d'accord à long terme. La quasi totalité des Américains paieront moins d'impôts en 2018, mais le gain de pouvoir d'achat s'annulera pour la moitié d'entre eux en 2027, selon le Tax Policy Center.

Le texte inclut aussi l'ouverture de terres protégées de l'Alaska aux forages pétroliers.

Pour les démocrates, la refonte fiscale est effectivement un cadeau de Noël... mais pour les entreprises et les plus fortunés.

"C'est un braquage... un braquage qui va prendre des millions à la classe moyenne et les donner aux riches", a jugé la sénatrice Elizabeth Warren.

Maintenant que le dossier fiscal est presque bouclé, Donald Trump a trois jours pour conclure un grand compromis avec majorité et opposition sur le budget. Si le Congrès ne vote pas de crédits avant vendredi minuit, l'Etat fédéral devra "fermer", une crise qui gâcherait la fin d'année du dirigeant.

Avec AFP

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