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L'embellie du tourisme se confirme à la veille de la présidentielle en Egypte


Une vue des pyramides de Khéphren, à droite, et de Menkaure, à gauche, sur le plateau de Gizeh dans la banlieue sud-ouest de la capitale du Caire, le 6 décembre 2017.
Une vue des pyramides de Khéphren, à droite, et de Menkaure, à gauche, sur le plateau de Gizeh dans la banlieue sud-ouest de la capitale du Caire, le 6 décembre 2017.

Au bord de la mer Rouge ou devant les pyramides, les touristes font un retour prometteur en Egypte, après des années d'instabilité politique émaillées d'attaques terroristes.

Cette embellie intervient alors qu'Abdel Fattah al-Sissi, qui a fait du retour à la stabilité et à la croissance une priorité, doit décrocher haut la main un deuxième mandat lors de la présidentielle de fin mars.

Loin du Caire, dans la cité balnéaire d'Hourghada (est), les touristes étrangers, eux, se prélassent de nouveau face à une mer bleue turquoise, tandis que les bateaux embarquent des groupes de plongeurs.

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Avec ses 75 visites au compteur, Bent Skovboe, un Danois de 77 ans, est un habitué. "Même s'il n'y avait que la (...) la plongée, je viendrais. Mais ils ont aussi des pyramides au Caire, des temples à Louxor, le Nil et Assouan, et les gens sont très chaleureux", déclare à l'AFP M. Skovboe, en maillot de bain et lunettes de soleil.

Voyagistes, hôteliers ou commerçants locaux se réjouissent de la hausse des réservations et des taux d'occupation, en particulier sur les rives de la mer Rouge, comme à Hourghada.

"La demande pour l'Egypte est très forte, surtout sur le marché allemand", confirme Ali Okda, PDG de Travco Travel Company, partenaire local de TUI, la plus importante société de tourisme et de voyages au monde.

Marc Zafra, responsable chez LuxairTours, le voyagiste luxembourgeois, revendique lui une "augmentation de 250%" des réservations sur un an.

Déboires en série

Les déboires du tourisme égyptien ont commencé dans le chaos qui a suivi le soulèvement populaire de 2011 et la chute du président Hosni Moubarak.

Puis, en octobre 2015, l'industrie a été encore plus affectée par l'attentat contre un avion russe transportant des vacanciers de Charm el-Cheikh, qui a coûté la vie à 224 personnes. Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué l'attaque, et Moscou a interdit les vols directs vers l'Egypte.

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L'année suivante "a été l'une des pires pour le tourisme", dit à l'AFP Hisham El Demery, président du Bureau de promotion du tourisme.

En 2016, l'Égypte a accueilli 5,4 millions de touristes, contre 14,7 millions en 2010, année de référence.

Le manque à gagner a été massif, avec 3,8 milliards de dollars de revenus en 2016 contre 12,5 mds en 2010.

Cette chute spectaculaire a été un énorme coup dur pour le pays aux prises avec l'une des pires crises économiques de son histoire.

Le retour a finalement été amorcé en 2017, avec 8,3 millions de visiteurs, avant de se confirmer en ce début d'année.

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Cette situation ne durera que s'il n'y a pas "d'incident terroriste de grande échelle", tempère Mostafa Kamel al-Sayed, professeur de sciences politiques à l'Université du Caire.

Toujours présent dans le pays, l'EI a promis de s'en prendre de nouveau aux touristes.

A ce jour, cette embellie touristique est tout cas une bonne nouvelle pour le président Sissi, qui a fait de la lutte antiterroriste et de la reprise économique une priorité.

Pas de quoi, pour autant, en faire un argument de campagne pour le camp du président sortant, sûr de son succès lors du scrutin des 26, 27, 28 mars -il n'aura face à lui qu'un modeste et unique adversaire, Moussa Mostafa Moussa.

'Gros effort'

De leur côté, les professionnels du tourisme veulent afficher leur optimisme pour la suite, faisant valoir que la crise les a amenés à bâtir une industrie plus robuste, avec une diversification de leur clientèle.

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A la suite de l'interdiction russe, "beaucoup (...) ont amélioré leurs services", ajoute Faisal Khalaf, propriétaire de l'entreprise de plongée Red Sea Explorers.

Selon Mohamed Aboustate, directeur général de l'île de Mahmya, l'une des principales attractions d'Hourghada, "les entreprises touristiques et les hôtels ont fait un gros effort (...) dépensant beaucoup pour des campagnes publicitaires convaincantes".

Un point noir demeure avec la station emblématique de Charm el-Cheikh, et plus largement le sud du Sinaï: les autorités continuent de combattre au quotidien, dans le nord de cette péninsule, la branche égyptienne de l'EI.

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Et ce n'est que cette semaine que le groupe aérien russe Aeroflot a annoncé la reprise, pour le 11 avril, des vols directs entre Moscou et l'Egypte.

"Tous les problèmes de sécurité des aéroports ont déjà été résolus", avait récemment assuré à l'AFP la ministre du Tourisme Rania al-Mashat, en marge d'un salon à Berlin.

Avec AFP

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