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L'Aquarius repart en Méditerranée centrale, après 19 jours d'escale forcée


Des migrants à bord du MV Aquarius, en mer Méditerranée, entre Malte et Linosa, le 14 août 2018.
Des migrants à bord du MV Aquarius, en mer Méditerranée, entre Malte et Linosa, le 14 août 2018.

Après 19 jours d'escale forcée pour retrouver un pavillon, l'Aquarius a quitté Marseille samedi en fin d'après-midi pour la Méditerranée centrale, où il va reprendre sa mission de sauvetage des migrants en perdition, a annoncé SOS Méditerranée.

Le navire, co-affrété avec Médecins sans frontières, devrait mettre trois jours avant d'arriver sur la zone des secours, face à la Libye, a précisé à l'AFP Laura Garel, la porte-parole de l'ONG européenne.

L'Aquarius avait dû revenir à quai à Marseille le 27 août, le temps de retrouver une immatriculation officielle après que Gibraltar a décidé de le priver de son pavillon.

Face à cette mesure, que Sophie Beau, la directrice générale de l'ONG, avait qualifiée de "manœuvre politicienne", SOS Méditerranée a entrepris des démarches auprès de Panama. C'est sous ce pavillon et le nouveau nom officiel d'"Aquarius 2" que le navire est reparti en mer.

SOS Méditerranée reprend ses opérations face à la Libye alors qu'aucun mécanisme pérenne n'a toujours été trouvé permettant à l'ONG de savoir à l'avance dans quel port débarquer les migrants qu'elle sera amenée à secourir.

"Il y a urgence", avait averti Sophie Beau le 6 septembre, dans un entretien à l'AFP, en appelant "à un sursaut du couple franco-allemande", à la veille de la rencontre à Marseille entre le président Emmanuel Macron et la chancelière Angela Merkel.

Depuis juin et la décision du ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini de fermer les ports de l'Italie aux ONG d'aide aux migrants, l'Aquarius est interdit à Catane, en Sicile, où il accostait habituellement.

Une première fois, en juin, le navire avait été contraint d'aller jusqu'à Valence en Espagne pour permettre à 237 migrants de mettre pied à terre. Puis, en août, c'est dans un port de Malte qu'il avait enfin pu débarquer ses 141 passagers.

"Depuis juin, nous avons une très forte recrudescence de la mortalité en mer", avait accusé Mme Beau auprès de l'AFP: "Il y a beaucoup moins de départs en 2018 que les années précédentes, mais le taux de mortalité est beaucoup plus élevé. C'est pourquoi il nous faut de manière urgente un mécanisme pérenne, prévisible, pour éviter qu'à chaque fois on recommence cette même saga de marchandages entre les différents pays".

Mais il est toujours "hors de question" pour l'Aquarius de débarquer ses rescapés en Libye, qui ne peut offrir un "port sûr", comme l'exige le droit maritime international, avait insisté Sophie Beau.

Avec AFP

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