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Des parents congolais inquiets pour leurs enfants en formation à Cuba


FAC de droit de l'université Marien Ngouabi à Brazzaville, le 20 mars 2012. (VOA/Arsène Severin)
FAC de droit de l'université Marien Ngouabi à Brazzaville, le 20 mars 2012. (VOA/Arsène Severin)

Plus de 2.000 étudiants congolais sont sans bourse à Cuba depuis 27 mois. A Brazzaville, les parents suivent la situation via les réseaux sociaux, mais surtout grâce au téléphone.

De nombreux parents d'élèves, angoissés, sont dans l'incertitude : "Avec tout ce qui se passe à Cuba, ni le gouvernement, ni la représentation diplomatique de notre pays au niveau de Cuba ne communiquent, ne nous disent ce qui se passe. Au niveau du ministère de l'Enseignement supérieur, c'est le silence total. Quand l'enfant vous rapporte l'information à chaud, avec des pleurs,...comprenez l'émotion des parents qui sont ici à Brazzaville".

Un autre parent témoigne : "27 mois, laisser l'enfant d'autrui dans une ville inconnue où il n'y a aucun parent, aucune sœur, aucun frère...non, c'est cruel ! Les enfants sont traumatisés, ils n'étudient plus bien, on ne sait pas quelle sera leur performance scolaire".

Les parents des élèves boursiers à Cuba s'inquiètent
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Ces quelque 2.000 étudiants congolais en médecine sont arrivés à La Havane, il y a trois ans. Mais ils n'ont pas de bourse depuis 27 mois.

Les parents doivent donc envoyer de l'argent pour soutenir leurs enfants à Cuba : "On est obligé de se serrer les coudes, malgré la vulnérabilité que nous avons aujourd'hui pour soutenir l'enfant de temps à autre".

"C'est ce que nous faisons tous les mois, avec les maigres salaires que nous avons aujourd'hui. On ne va pas demander au gouvernement cubain qui prend déjà la scolarité, l'hébergement et même la ration de nos enfants, de payer par exemple les serviettes hygiéniques".

Depuis quelques semaines, la revendication s'est transformée en des manifestations, poussant la police cubaine à intervenir. Des vidéos de cette scène tournée par des étudiants eux-mêmes, circulent à Brazzaville, et alimentent les commentaires sur place.

Férreol Ngassakys, député du PCT, le parti présidentiel, qui mène une campagne contre les fake news et le mauvais usage des réseaux sociaux, se veut rassurant : "Cela ne se circonscrit pas seulement à Cuba. C'est une situation d'ensemble. Nous n'arrêtons pas de plaider pour la cause de nos étudiants, notamment à hémicycle. Nous travaillons pour que justement des solutions soient trouvées, c'est la volonté du chef de l'Etat de résoudre cette situation".

La société civile locale envisage une enquête complète de la situation avant d'interpeller les autorités. Joe Washington Ebina, président du FULD indique:

Joe Washington Ebina, président de FULD, à Brazzaville, le 19 septembre 2018. (VOA/Arsène Severin)
Joe Washington Ebina, président de FULD, à Brazzaville, le 19 septembre 2018. (VOA/Arsène Severin)

​"Maintenant, nous devenons la risée du continent et du monde, puis que les jeunes congolais sont en train de manifester d'une manière incroyable. La société civile est en train d'enquêter, nous voulons avoir plus d'informations pour voir comment faire une déclaration sur cette situation. Mais pour l'instant, nous sommes très préoccupés de constater qu'il y a un abandon notoire. A la fin, nous nous demandons : à quoi servent les dirigeants?"

Dans un communiqué publié jeudi, le porte-parole du gouvernement, Thierry Lézin Moungalla a annoncé qu'une délégation officielle quittait Brazzaville pour Cuba.

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