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Des opposants à l'avortement inculpés dans une affaire de vente supposée de tissus de fœtus au Texas, USA


A dog looks over a house covered in ice by the coast at Faxe Bay, south of Copenhagen, Denmark.
A dog looks over a house covered in ice by the coast at Faxe Bay, south of Copenhagen, Denmark.

Le jury populaire (grand jury) du comté de Harris, dans le très conservateur Etat du Texas, a disculpé, en même temps, le planning familial (Planned Parenthood), service gynécologique que les opposants avait accusé.

Le grand jury de Harris a écarté les allégations portées par les opposants faisant état de la vente de tissus de fœtus par Planned Parenthood qui est en fait une organisation qui permet aux femmes d'avorter dans certains centres.

L’organisation de planning familial avait pour sa part dénoncé des montages sélectifs des vidéos présentées par David Daleiden qui l’accusait de vente des tissus fœtaux.

Le jury a inculpé David Daleiden et Sandra Merritt, de l'organisation anti-avortement Center for Medical Progress, pour falsification de dossier du gouvernement, un chef d'accusation qui peut leur valoir jusqu'à 20 ans de prison. M. Daleiden a été en outre inculpé pour un délit relatif à l'achat d'organes humains.

David Daleiden avait filmé en caméra cachée pendant plus de deux ans ses rencontres avec des responsables d'un centre de planning familial en se faisant passer pour le représentant d'une société fictive faisant l'intermédiaire entre cliniques d'avortement et milieu de la recherche.

Ses vidéos, affirmait-il, montrent des responsables discutant de la vente de tissus de foetus, ce qui serait illégal.

Mais le planning familial a assuré que la seule discussion d'argent concernait le dédommagement pour frais.

Ces allégations, écartées lundi par le grand jury, ont cependant conduit Planned Parenthood à modifier en octobre ses pratiques pour interdire toute indemnisation lors d'un don de tissus fœtal à la recherche médicale.

Elles ont aussi conduit les républicains au Congrès à tenter par tous les moyens de bloquer les financements fédéraux pour les 700 centres américains de planning familial. A l'heure actuelle, cet argent fédéral ne peut être utilisé pour des avortements mais doit servir aux autres missions des centres.

"Comme je l'ai dit au début de cette enquête, nous devons aller là où les indices nous mènent. Tous les indices au cours de cette enquête ont été présentés au grand jury. Je respecte leur décision dans cette affaire difficile", a affirmé la procureure du comté de Harris, Devon Anderson.

Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a noté que la décision du grand jury n'aurait pas d'impact sur l'enquête menée par son Etat sur cette même affaire.

"L'Etat du Texas continuera à protéger la vie, et je continuerai à soutenir la législation qui interdit la vente ou le transfert de tissus de foetus", a ajouté le gouverneur républicain.

Dans un éditorial publié lundi par le quotidien USA Today, l'un des inculpés, David Daleiden, estimait que le planning familial et le gouvernement fédéral "ne sont plus du tout en phase avec l'opinion".

Cette décision au Texas s'inscrit dans une série d'offensives conservatrices aux Etats-Unis cherchant à remettre en cause "Roe v. Wade", la décision historique de la Cour suprême qui a légalisé l'avortement en 1973.

Les opposants à l'avortement ont subi un autre échec lundi quand la Cour suprême des Etats-Unis a rejeté un pourvoi présenté par l'Etat du Dakota du Nord, visant à limiter fortement la possibilité pour les femmes de se faire avorter.

L'avortement au Texas sera à nouveau examiné par la Cour suprême le 2 mars. La Haute cour évaluera la légalité des restrictions posées par l'Etat du Texas aux cliniques pratiquant des avortements.

Selon un sondage Gallup de 2015, 50% des Américains se décrivent comme "pro-choix" c'est-à-dire favorables au droit à l'avortement, et 44% "pro-vie" soit opposés à l'avortement.

Les centres de planning familial sont régulièrement la cible des opposants à l'avortement.

Un homme de 57 ans, Robert Lewis Dear, a tué par arme à feu fin novembre trois personnes dans un centre de planning familial du Colorado (ouest) affirmant vouloir ne plus voir de "bébés en petits morceaux".

Les démocrates avaient estimé que cette tuerie était la conséquence de la virulente campagne anti-avortement des conservateurs, tandis que les républicains avaient mis l'accent sur les troubles mentaux du tireur.

Avec AFP

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