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Des "francophones" soutiennent les organisateurs des marches anti-Kabila en RDC


Isidore Ndaywel, le Président du comité organisateur de l'Organisation internationale de la francophonie, à Kinshasa, le 12 octobre 2012.
Isidore Ndaywel, le Président du comité organisateur de l'Organisation internationale de la francophonie, à Kinshasa, le 12 octobre 2012.

Les organisateurs de la marche interdite des catholiques dimanche contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila ont reçu le soutien d'intellectuels "francophones" qui ont demandé aux autorités de la République démocratique du Congo de "faire preuve de retenue".

Les Congolais sont invités à marcher après les messes à l'appel d'un groupe d'intellectuels catholiques, le Comité laïc de coordination (CLC).

Dans une tribune parvenue à l'AFP, 85 intellectuels, universitaires, artistes de la Francophonie ont apporté leur soutien à l'historien congolais Isidore Ndaywel et ses camarades du CLC.

Les précédentes marches de ce collectif proche de l’Église catholique, avaient été interdites par les autorités, les 31 décembre et 21 janvier. Leur répression à balles réelles a fait une quinzaine de morts d'après l'Église, deux selon les autorités.

>> Lire aussi : Un mort et deux blessés graves par balles lors des marches à Kinshasa

La troisième expérience échappera-t-elle à cette logique ? C'est le souhait de tous: "J'espère seulement qu'il n'y aura pas des morts cette fois", disait vendredi à l'AFP un haut magistrat militaire congolais.

Pour le chef de la police de Kinshasa, Sylvano Kasongo, "l'objectif c'est (d'avoir) zéro mort".

La RDC interdit toute manifestation politique de l'opposition depuis les journées sanglantes de septembre 2016, juste avant l'expiration du deuxième et dernier mandat du président Kabila le 20 décembre 2016. Une centaine de personnes sont mortes depuis.

"Il n’est question ici que du respect des libertés publiques, revendiqué au nom d’une communauté nationale qui n’a que trop souffert", note les signataire de cette tribune.

Pour les 85 personnalités francophones, "il s’agit d’un mouvement pacifique qui monte des profondeurs du pays auquel s’associent les autorités religieuses dont on ne peut suspecter le désir de paix et qui sont par nature opposées à toute forme de violence".

>> Lire aussi : Tensions à la cathédrale de Kinshasa à la veille d'une marche anti-Kabila

"Ce ne sont pas des professionnels de la politique, ce sont de simples citoyens conscients de leurs responsabilités devant l’histoire", ajoutent-ils.

Isidore Ndaywel, éminent historien, homme de culture et ancien fonctionnaire de l’Organisation Internationale de la Francophonie est la figure emblématique du CLC.

"Parce que ses amis et lui sont d’authentiques intellectuels, parce qu’il s’agit du plus grand pays francophone du monde, il est de notre devoir de veiller à ce que la liste des martyrs déjà longue ne s’allonge pas", écrivent ces intellectuels.

"Nous lançons cet appel en tant qu’intellectuels, créateurs, artistes, d’Afrique et de la Francophonie tout entière, démocrates et militants pour le respect des droits humains, et demandons aux autorités de la RDC de faire preuve de retenue, de privilégier le dialogue à la répression."

Samedi, les autorités ont accusé l'église d'"activisme politique partisan" et d'inciter la population au "soulèvement" à l'issue d'un conseil des ministres présidé par Kabila.

Ancienne colonie belge, la RDC est le plus grand pays francophone et n'a jamais connu d'alternance démocratique depuis son indépendance en 1960.

Avec AFP

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