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Des élus du Sud-Est nigérien s'alarment des attaques répétées de Boko Haram


Un militaire garde un camp de réfugiés à Diffa au Niger le 18 juin 2016.
Un militaire garde un camp de réfugiés à Diffa au Niger le 18 juin 2016.

Des parlementaires de Diffa, dans le Sud-Est du Niger, ont affirmé avoir  exprimé au président nigérien, Mahamadou Issoufou, leurs inquiétudes au sujet des dernières attaques du groupe islamiste Boko Haram, a appris l'AFP samedi.

Entre le 9 et le 26 mars, une quarantaine de civils et militaires ont été tués, une centaine d'habitations incendiés et plusieurs femmes enlevées dans une série d'attaques de Boko Haram dans la région de Diffa, proche du Nigeria, selon un décompte de l'AFP.

"Depuis 2015, la situation sécuritaire est très préoccupante dans la région de Diffa. Nous avons rencontré le président Mahamadou Issoufou vendredi et son Premier ministre jeudi, afin d'échanger sur des dispositions que le gouvernement doit prendre afin de sécuriser cette région", a déclaré à la télévision d'Etat, Mme Mariama Ali, députée de Diffa.

"De façon générale, il faut qu'il y ait une présence (militaire) plus visible de nuit comme de jour qui tranquillisera les populations" prises de "panique", a précisé samedi à l'AFP Lamido Moumouni, autre élu de Diffa.

Les parlementaires ont "demandé une prise en charge immédiate" d'"au minimum 10.000 personnes", qui ont fui la semaine passée leurs villages après les attaques de Boko Haram, a noté Lamido Moumouni. Ils ont également souhaité que l'aide bénéficie aux populations locales qui les hébergent et qui sont pour la plus grande part démunis.

Ces élus ont proposé que les milliers de réfugiés et déplacés vivant depuis 2015 dans la zone soient relocalisés "à au moins 50 km" de la frontière du Nigeria pour éviter qu'ils soient "infiltrés par des éléments de Boko Haram", a dit M. Lamido.

Diffa abrite déjà quelque 300.000 réfugiés nigérians et déplacés de Boko Haram, dont les camps en majorité gérés par l'ONU sont proches du nord-est Nigeria, le berceau des islamistes et qui sont souvent attaqués par les islamistes.

"Vos victoires et vos succès récents (contre Boko Haram) commandent à tous d'être optimistes sur une issue proche de cette épreuve que nous impose des hors-la-loi", a affirmé jeudi Kalla Moutari, le ministre nigérien de la Défense, devant des soldats de N'Guigmi, ville garnison, visée le 26 mars par un attentat suicide et une attaque de Boko Haram, faisant 13 morts, selon un nouveau bilan officiel.

L'armée nigérienne qui multiplie les opérations aériennes et terrestres, mais ne parvient pas à contenir les assauts des jihadistes retranchés dans des zones marécageuses du lac Tchad, à cheval entre le Niger, le Nigeria, le Cameroun et le Tchad.

Denise Natali, la secrétaire adjointe du bureau des opérations de règlement des conflits et de stabilisation au département d'Etat américain a séjourné la semaine passée à Diffa pour "s'enquérir de l'ampleur de la crise de Boko Haram", selon la radio d'Etat nigérienne.

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