République du Congo
Lancement des travaux de la Raffinerie atlantique pétrochimie à Pointe-Noire

Le gouvernement congolais a lancé les travaux de construction d'une nouvelle raffinerie du brut à Fouta, près de Pointe-Noire, la capitale économique du Congo. Elle aura une capacité annuelle de 2,5 millions de tonnes et devrait créer 5.000 emplois.
"La raffinerie produira de l’essence automobile et d’aviation, du gaz de pétrole liquéfié, du gazole, des lubrifiants, du bitume, du pétrole lampant et d’autres produits (…)", a expliqué le ministre des Hydrocarbures, Jean-Marc Thystère Tchicaya, au cours d’une cérémonie présidée par le chef de l’État congolais Denis Sassou Nguesso.
La Raffinerie atlantique pétrochimie sera construite sur 240 hectares. Elle vise à diversifier et consolider le tissu industriel du pays qui dépend essentiellement du pétrole, sa première source d’exportation.
"La nouvelle raffinerie est donc un maillon important de la diversification de l’économie dans le secteur des hydrocarbures", précisé Mr Thystère Tchicaya.
Le projet est structuré par une convention d’investissement conclue en 2020 entre le gouvernement congolais et le Groupe Beijing fortune Dingheng investment Co Ltd.
Le montant du contrat est de 300 milliards de FCFA, selon une source parlementaire contactée par l’AFP, mais qui n’a pas souhaité communiquer sur la contrepartie.
"C’est une raffinerie modulable avec une capacité de traitement nominale de 2,5 millions de tonnes par an. Cette capacité pourrait être augmentée en cas de besoin", a indiqué Li Yonghong, président de l’entreprise chinoise.
La première raffinerie du Congo, la Congolaise de raffinage (Coraf), opérationnelle depuis 1982, a une capacité de 1 million de tonnes par an. Mais officiellement elle ne traite que 600.000 tonnes annuellement alors que les besoins du pays sont estimés à 1,2 million de tonnes.
Toutes les actualités
L'Azerbaïdjan a expédié 500 tonnes d'armes vers Brazzaville

Le Congo-Brazzaville a importé en toute discrétion quelque 500 tonnes d'armes d'Azerbaïdjan, révèle une enquête publiée avant l'élection du 21 mars dans ce pays d'Afrique centrale où le président Denis Sassou Nguesso, 77 ans dont 36 au pouvoir, sollicite un nouveau mandat.
Au total l'Azerbaïdjan a livré des armes à au moins 17 reprises depuis 2015 au Congo-Brazzaville, indique l'étude de l'OCCRP (Organized crime and corruption project), qui se présente comme "un groupement de journalistes d'enquête fondé en 2006".
La dernière livraison daterait de janvier 2020: "Plus de 100 tonnes d'armement ont été envoyés depuis l'Azerbaïdjan à la garde républicaine du Congo-Brazzaville, dont 775 obus de mortier, et 400 caisses de roquettes".
Ce dernier transfert d'armes "a suscité l'inquiétude chez les opposants" qui pensent "que Sassou Nguesso se prépare à utiliser la force si nécessaire pour se maintenir au pouvoir à l'approche des élections du 21 mars".
"Au moins deux envois livrés entre 2015 et 2018 ont été parrainés par l'Arabie saoudite, à un moment où Riyadh examinait la candidature du Congo-Brazzaville à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP)", lit-on dans les colonnes du quotidien sud-africain Mail and Guardian, qui fait partie du consortium OCCRP.
Pays d'Afrique centrale producteur de pétrole d'environ cinq millions d'habitants, le Congo-Brazzaville est dirigé depuis 1979 par l'ancien officier Denis Sassou Nguesso, à l'exception d'une parenthèse de cinq ans (1992-97).
Lors de la dernière présidentielle en 2016, la réélection contestée de M. Sassou Nguesso avait provoqué une rébellion dans la région du Pool au sud de Brazzaville, fief de l'opposition.
La riposte militaire du régime et la poursuite à huis-clos des rebelles avaient provoqué quelque 140.000 déplacés internes, jusqu'à un cessez-le-feu annoncé par les autorités en décembre 2017 avec les rebelles du pasteur Ntumi.
"Des figures de l'opposition affirment que des livraisons d'armes en provenance d'Azerbaïdjan ont été utilisées pour alimenter la brutale offensive post-électorale de 2016, qui a conduit à une crise humanitaire", d'après l'étude du consortium de journalistes d'investigation OCCRP.
Ces livraisons d'armes ont été faites en toute discrétion. Le Congo-Brazzaville "n'a fait état d'aucune livraison d'armes depuis trois décennies", selon l'enquête. Le pays n'est pas sous le coup d'un embargo, et n'a donc pas l'obligation de déclarer ses importations d'armes.
L'OCCRP affirme avoir obtenu des "plans de vol" et des "inventaires d'armes" pour documenter son enquête.
Le coût de la dernière livraison d'armes de janvier 2020 a été évalué à 10 millions de dollars par un expert.
Les autorités de Brazzaville n'ont pas répondu aux questions du rapport tout comme celles de Bakou sollicitées par l'AFP.
L'ambassade du Congo en France n'était pas non plus joignable vendredi matin.
Frappé par la chute des prix du pétrole, le Congo-Brazzaville lourdement endetté est parvenu à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) en juillet 2019.
Au total sept candidatures ont été validées pour le scrutin du 21 avril dont celle du président Sassou Nguesso et de l'opposant Guy-Brice Parfait Kolélas, arrivé deuxième à la présidentielle de 2016.
A un mois de l'élection, l'ambiance à Brazzaville est moins tendue qu'en 2016. Il y a cinq ans, le scrutin avait été précédé d'une réforme très contestée de la Constitution permettant au président Sassou Nguesso de se représenter.
Une présidentielle "biaisée" en préparation le 21 mars au Congo, selon des ONG

Deux organisations de la société civile du Congo-Brazzaville ont dénoncé mercredi des irrégularités constatées dans l'organisation de l'élection présidentielle du 21 mars, qui risque selon elles d'être "biaisée" et "non transparente".
"L’élection sera biaisée. Nous exprimons notre vive préoccupation au regard des irrégularités et autres violations de la loi constatées dans le processus de l'élection présidentielle", écrivent dans un communiqué le Cercle des droits de l’Homme et de développement (CDHD) et le Mouvement citoyen Ras-le-bol.
"Il a été constaté que le processus de révision des listes électorales engagé n’a pas permis de mettre fin à certaines irrégularités. Force est de constater que ces listes sont identiques à celles datant de plusieurs décennies sans réel changement", dénoncent les deux ONG.
Selon elles, cette situation n’est pas de nature à garantir une maîtrise effective du corps électoral.
Elles affirment en outre qu’en prenant la décision de procéder au vote anticipé des agents de la force publique, le gouvernement n’a pas rassuré l’opinion sur le lieu de leur vote : dans les casernes, les camps ou encore dans les lieux habituels.
La force publique votera le 17 mars et le reste de la population le 21 mars.
Le scrutin va opposer le président sortant Denis Sassou Nguesso, 77 ans dont 36 cumulés à la tête d’un pays de 5 millions d’habitants dont la moitié vit en dessous du seuil de pauvreté, et six autres candidats dont deux anciens ministres, Mathias Dzon et Guy-Brice Parfait Kolélas devenus de farouches opposants.
Le CDHD et le Mouvement Ras-le bol accusent la majorité au pouvoir d’avoir commencé à organiser la campagne électorale alors qu’elle n’est pas encore officiellement lancée.
Ces dernières semaines, M. Sassou Nguesso a effectué plusieurs déplacements à l’intérieur du pays.
Début mars l’épiscopat a émis de "sérieuses réserves" sur les conditions d’organisation d’une élection apaisée, crédible et transparente le 21 mars.
Voir les commentaires
Avez vous déjà un compte? Connectez-vous
Êtes-vous un utilisateur enregistré? Inscrivez-vous
Voir plus de commentaires