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Transparency s'interroge sur une raffinerie d'or ougandaise


FILE - Gold miners sift through sandy soil as they work at an excavation site at a small scale mine in Bugiri, 348 km (216 miles) east of Kampala, Uganda's capital, Feb. 5, 2013.
FILE - Gold miners sift through sandy soil as they work at an excavation site at a small scale mine in Bugiri, 348 km (216 miles) east of Kampala, Uganda's capital, Feb. 5, 2013.

Transparency International s'est interrogée mercredi sur l'origine de l'or qui alimente la première raffinerie ougandaise, inaugurée lundi, craignant qu'au moins une partie provienne de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), où des milices rebelles se financent par la vente du métal précieux.

"Il y a de très grandes chances qu'une raffinerie basée en Ouganda contribue massivement à alimenter le conflit", a déclaré à l'AFP Peter Wandera, directeur de la branche ougandaise de l'ONG.

Située à Entebbe, à quelques encablures du plus grand aéroport du pays, la raffinerie de la société belge African Gold Refinery (AGR), fonctionne depuis 2014, mais elle n'a été officiellement inaugurée que lundi par le président ougandais Yoweri Museveni.

Elle raffine actuellement environ 250 kilos d'or par semaine, une capacité qu'elle est en mesure de doubler si besoin en est. Selon le gouvernement, il s'agit de "la première raffinerie à haute capacité en Afrique sud-saharienne".

Si l'or (surtout brut) est, après le café, le deuxième produit d'exportation de l'Ouganda (204 millions de dollars/193 millions d'euros sur le dernier exercice budgétaire) le pays en extrait bien moins qu'il n'en exporte.

Au moins une partie de l'or qui transite par l'Ouganda, légalement ou pas, provient de l'est de la RDC ou du Soudan du Sud, deux zones en guerre.

L'Ouganda est censé contrôler l'origine de l'or, mais sa réglementation est lacunaire et mal appliquée et "malheureusement de l'or entre encore en contrebande depuis l'est de la RDC vers l'Ouganda, jusqu'aux marchés étrangers", regrette Peter Wandera.

Dans un rapport de 2016, l'ONG Global Witness, qui estime à 28 milliards de dollars les réserves d'or que renferme le sol de l'est de la RDC, affirme que les revenus de l'exploitation aurifère congolaise ont "trop souvent financé la corruption, alimenté les abus et les violents conflits plutôt que de soulager la pauvreté de la région".

"Nous sommes parfaitement conscients des controverses autour du commerce régional de l'or et nous travaillons avec nos partenaires locaux et internationaux pour répondre à ces questions", a réagi le directeur exécutif d'AGR, Alain Goetz. "La transparence dans le secteur de l'or est indispensable au futur succès d'une industrie forte en Ouganda et dans la région".

"Nous avons des mécanismes de vérification, nous nous assurons que les normes internationales sont respectées", a-t-il assuré, soutenant par ailleurs que "des enquêtes dans l'est du Congo montrent que seulement 0,1% des mines du pays sont aux mains de rebelles. C'est un pourcentage très petit".

L'est de la RDC est le théâtre de violences depuis plus de vingt ans entre des dizaines de groupes armés nationaux et étrangers qui s'affrontent pour des raisons ethniques, foncières et pour le contrôle de zones riches en minerais.

Avec AFP

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