Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Budapest envoie la note de sa clôture antimigrants à Bruxelles


Le Premier ministre hongrois Viktor Orban lors d'une conférence de presse à Budapest, Hongrie, 19 juillet 2017.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban lors d'une conférence de presse à Budapest, Hongrie, 19 juillet 2017.

La Hongrie a annoncé jeudi avoir demandé à Bruxelles de lui rembourser la moitié des 800 millions d'euros que Budapest dit avoir dépensé pour ériger à ses frontières une clôture sécurisée, l'une des mesures de la politique contestée de Viktor Orban contre l'immigration illégale.

Selon le directeur de cabinet du Premier ministre hongrois, Janos Lazar, la protection des frontières est une question de "solidarité européenne" dont l'UE doit faire "la démonstration concrète".

"Bruxelles devrait payer sa part", comme l'UE l'a fait avec l'Italie, la Grèce et la Bulgarie, pays d'entrée des migrants en Europe qui ont reçu un soutien financier spécifique de la Commission européenne, a-t-il souligné.

Viktor Orban a fait part de sa demande de remboursement s'agissant de ces "coûts exceptionnels" dans une lettre au président de la Commission Jean-Claude Juncker, a dit M. Lazar.

Ouvertement hostile à l'accueil de réfugiés, M. Orban avait fait ériger une clôture de barbelés sur les 175 km de la frontière hungaro-serbe (sud) à l'été 2015, puis sur la majeure partie de la frontière hungaro-croate (sud).

Pendant la grande vague de 2015, quelque 400.000 migrants en provenance du Proche et du Moyen-Orient avaient transité par la Hongrie, avant, dans leur immense majorité, de continuer leur route vers l'ouest de l'Europe. Avec l'installation des clôtures, le flux des passages s'est tari.

Au printemps, Budapest avait annoncé avoir achevé la construction d'une deuxième clôture sécurisée sur le tracé de sa frontière serbe, parallèlement aux barbelés, équipée de caméras thermiques et de systèmes d'alarme.

Ces clôtures sont une des mesures de l'arsenal sécuritaire déployé par la Hongrie contre l'immigration illégale et dont plusieurs dispositions ont suscité les critiques de représentants de l'UE et des organisations de défense des droits.

Les sanctions pénales contre les migrants entrés illégalement en Hongrie ont ainsi été durcies et depuis le printemps, les demandeurs d'asile présents en Hongrie sont placés dans des centres fermés. Actuellement, 680 migrants se trouvent sur le territoire hongrois, selon Budapest.

La Hongrie est également opposée à toute relocalisation de réfugiés sur son territoire dans le cadre d'un plan européen adopté fin 2015 contre lequel le gouvernement de Viktor Orban a déposé un recours devant la justice européenne. Ce recours doit donner lieu à une décision le 6 septembre de la Cour de justice de l'UE.

Avec AFP

XS
SM
MD
LG